Cri

Le cri est l’expression première, celle qui accompagne la naissance et donc, assez logiquement, la renaissance.

Un cri à la naissance

Le cri de l’enfant qui nait est la résultante de son changement d’état. D’un endroit clos, le nourrisson passe à un univers ouvert, dans lequel il doit acquérir son autonomie, respirer par lui-même.

Le cri primal, théorisé par Arthur Janov, est une thérapie qui recherche ce cri premier, libérateur de toute l’énergie du centre de l’être.

Entendre un cri dans un rêve

Deux cris peuvent être poussés dans un rêve :
– cri entendu, rapporté dans l’histoire du rêve, poussé par un personnage du rêve,
– cri poussé par le rêveur lui-même, entendu par d’autres éventuellement, qu’il a réveillé en même temps que lui-même. Ce détail est important car ce cri est poussé à la fois pour le sujet et adressé à son entourage.

Dans tous les cas, ce cri est libérateur. Il me semble que, au terme d’un cauchemar, le dormeur qui parvient à se réveiller en criant "Au secours" est définitivement libéré de son angoisse, car ce cri est à la fois :
– une énergie projetée à l’extérieur de soi,
– un message adressé à l’Autre, le conjoint qui dort à côté et en qui on place à cette occasion toute sa confiance.

Le cri que l’on arrive pas à pousser

Le cri interdit, qui ne vient pas, face à l’effroi il reste enfermé dans notre gorge, dans l’idée d’un son, ce cri-là reste purement intellectuel et ne parvient pas à pénétrer le corps.

Ce cri est la marque d’une rupture entre l’esprit, qui commande le cri, et le corps, qui refuse de l’émettre. Ce signal qui ne passe plus par le corps est la contrepartie de pulsions inconscientes qui elles, à l’inverse, restent enfermées dans l’inconscient, refoulées, sans aucun moyen de se libérer.

Le cri qui reste en suspens durant la nuit doit pouvoir être poussé au réveil, au moment de l’interprétation du rêve, en découvrant ce qui reste enfoui en nous, dans notre ombre.