Le bus

je suis assise dans un bus qui va ne sait où. Il y a plein de jeunes qui vont et viennent, ils ont l’air joyeux. Pour ma part je passe mon temps à dormir, j’ai avec moi mon oreiller. Un jeune me demande d’ailleurs pourquoi je suis dans le bus avec un oreiller. Je lui réponds que c’est mon "doudou". Il rit et s’en va à ses occupations.

A un moment une jeune fille s’assoit et me regarde bizarrement et tout à coup elle me fait un bisou sur les lèvres, je suis surprise et gênée mais je lui rends quand même. Puis elle disparaît de mon rêve.

Voilà il y a des travaux partout et le bus à du mal à avancer.

Assurément je classerais ce rêve dans la catégorie des rêves œdipiens.

L’œdipe est généralement mal compris, j’y consacre quelques articles dans un autre dossier. Ce que l’on peut en retenir, c’est qu’il s’agit d’une théorie, d’une métaphore dès lors que l’on se réfère au mythe, qui permet d’illustrer ce qui se passe dans le psychisme de l’enfant vers 3-4 ans et qui remet en cause toute son organisation antérieure par la découverte de deux vérités incontestables :
– la différence des sexes,
– la différence des générations.

Cette étape est essentielle pour que la psyché se réorganise. Aussi, il n’est pas étonnant que, toute notre vie, on repasse par cette étape pour restructurer notre psychisme, pour le reprogrammer dans les rêves suivant la théorie du neurobiologiste Michel Jouvet (à l’origine de l’étude du sommeil paradoxal).

Dans ce rêve, ces deux vérités sont ré-explorées :
– la différence des sexes, en se laissant surprendre par le baiser d’une femme, en le lui rendant,
– la différence des générations, puisque vous avez un doudou d’une part, et que vous êtes dans un environnement de jeunes gens, qui appartiennent à une autre génération que la vôtre.

Ainsi vous repassez par ces deux expériences, sur un chemin qui semble bien brinquebalant, avec tous ces travaux que vous constatez. La route est toujours en travaux, mais ça avance, doucement.

Alors, que retenir de ce rêve ? Peut-être votre liberté, votre capacité à retravailler ce qui demande à l’être, à explorer tous les possibles, sans préjugé dans vos rêves, et donc certainement dans la vie en générale. C’est un point récurrent dans vos rêves cette liberté que vous avez à expérimenter des situations sans véritable censure. Ça bouge, c’est ça l’essentiel. C’est vivant. Que demander de plus ?