Labyrinthe

Le labyrinthe est l’endroit où l’on se perd dans le rêve, mais aussi où l’on peut se retrouver, mais seulement si l’obstacle présenté peut être franchi.

Le mythe du labyrinthe de Crète

A Crète, un immense labyrinthe avait pour but d’enfermer le minotaure, un monstre mangeur d’hommes.

Mais Thésée, grâce au fil d’Ariane, parvint à ne pas se perdre dans ce labyrinthe et à tuer le monstre avant de ressortir.

Le roi de Crète, face à cette vexation, voulut punir l’architecte qui avait conçu ce labyrinthe dont il devait être impossible de sortir. Aussi, il l’enferma dans sa propre construction, avec son fils. Cet architecte, c’était Dédale, et son fils, Icare. Ce dernier parviendra à s’échapper de cette prison par les airs, mais c’est une autre histoire (sortir par la sublimation, mais en prenant le risque de se brûler les ailes...).

Ainsi donc, le labyrinthe est une prison, mais une prison qui a toujours une sortie.

Signification du labyrinthe

Une construction labyrinthique

Le labyrinthe est une construction, et donc une image du Moi.

Le sujet qui se voit en rêve prisonnier dans sa propre construction revit l’expérience de Dédale, condamné à être enfermé dans sa propre création.

Un Moi construit sur des contradictions va engendrer un système de pensée labyrinthique : plus une seule solution ne semblera imaginable, le sujet étant plutôt confronté à des voies sans issues. Pire, toute action le ramènera à son point de départ, tout effort lui paraîtra vain.

Or la sortie d’Icare par les airs, de façon un peu miraculeuse, en oubliant toutes les contraintes (en même temps que celle du labyrinthe celles liées à ses ailes fragiles), ne semble pas être la meilleure manière de s’extirper de cette position de vie infernale.

Le labyrinthe a toujours une sortie

Et pourtant, il ne faut jamais oublier que le labyrinthe a toujours, par définition, une porte de sortie.

Aussi, cette prison n’est-elle que factice. Elle est plutôt une incitation à s’en sortir, un catalyseur pour prendre conscience de son enfermement.

Comment trouver la sortie ?

De Thésée et d’Icare, seul Thésée est réellement sorti du labyrinthe. C’est en combattant le monstre qu’il est parvenu à faire cesser toute menace et à se libérer de ce qui entravait son évolution.

Se battre avec son monstre, c’est le destin de tout rêveur enfermé dans un labyrinthe. Mais quel est ce monstre ? A chacun de le découvrir. Car le labyrinthe est une image de nos résistances, or une résistance est toujours avant tout une protection. Protection contre quoi ? C’est en explorant son ombre que l’on trouvera une réponse. C’est à cette quête qu’invite le labyrinthe.

Exemple de rêve de labyrinthe

J’ai fait un rêve et ce n’est pas la première fois que je le fais. Je suis une femme.

Je rêve que je suis dans un genre d’immeuble immense et qu’il y a dans cette immeuble un endroit magique où se trouve jacuzzi sauna hammam... etc mais je n’arrive jamais à l’atteindre.
Soit il y a des obstacles comme des personnes que je ne veux pas voir (alors je n’y vais pas), soit des choses qui me font peur, ou alors je ne trouve jamais la bonne porte, un vrai labyrinthe.
Le plus énervant c’est que j’ai l’image de cet endroit magique et je me vois dedans comme si j’avais déjà réussi une fois à y parvenir mais je ne retrouve pas mon chemin pour y retourner.

Je n’arrive pas à savoir ce que cela pourrait signifier, surtout que j’ai dû le faire 5 ou 6 fois dans ma vie, mais je ne me souviens pas si c’était toujours aux mêmes périodes (travail, santé, compagnon, etc).

Dans ce rêve, le labyrinthe joue effectivement le rôle de l’endroit qui cache un endroit rêvé mais qui semble devenu inaccessible. Ce lieu, déjà entrevu mais impossible à atteindre de nouveau, semble être la promesse du Soi, le centre, notion sur laquelle repose la psychologie de Jung (voir le dossier Bases interprétation). Ce centre est l’endroit d’où l’on vient, dans la conjonction des opposés, et que l’on cherche toute notre vie à trouver de nouveau. Pour cela il faut développer la conscience, qui nous a fait sortir définitivement de l’inconscience, afin de mieux reconquérir cet inconnu originaire.

Le labyrinthe, c’est une image de cet inconnu vers lequel il faut trouver son chemin. Il est la matérialisation du processus d’individuation (là encore un terme à lire chez Jung). Il est en même temps une image de notre moi, de notre propres construction, avec tous les obstacles qu’il comporte (relations à des personnes ("des personnes que je ne veux pas voir", le "je ne veux pas voir" dit bien que ce sont des éléments projetés de nous que nous refusons souvent de supporter chez les autres), résistances ("choses qui font peur", comment mieux l’exprimer ?))...

Le labyrinthe est une construction humaine, notre construction, autrement dit notre Moi, qui ne présente plus que des voies sans issue. Pourtant, tout labyrinthe présente une sortie potentielle. Mais en sortir impose de se confronter au minotaure, au monstre qui habite cette construction.

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