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Le narcissisme


Le mythe de Narcisse donne une image des dangers d’un narcissisme trop développé, mais dissimule également les avantages d’une assise narcissique suffisante pour se confronter aux castrations que la vie nous réserve.

Avant le narcissisme

Au commencement, le bébé pense être le monde.

Il est ce qu’il ressent et ce que sont les autres.

Si sa mère lui donne le sein, alors il se donne le sein et en retire de la satisfaction aussi bien parce qu’il est rassasié (intérieurement) que parce qu’il observe comme sienne la satisfaction cachée dans les yeux de sa mère (extérieurement). L’intérieur et l’extérieur sont confondus en une même entité, unité bientôt perdue et l’on pourrait passer sa vie à rechercher cette unité première, vécue comme une éternité mais en réalité de très courte durée...

Le narcissisme primaire

Petit à petit, l’enfant va découvrir des frustrations dans son environnement. Ces frustrations sont peut-être douloureuses, mais absolument nécessaires, la mère "suffisamment bonne" de Winnicott n’a jamais été une mère "parfaitement bonne".

Grâce à ces manques ressentis, l’enfant va développer la conscience de ses limites. En l’absence de sa mère, il devra bien admettre que sa mère n’est pas une partie de lui-même.

Pour compenser ses pulsions tendres qui ne rencontrent plus d’objet à l’extérieur, l’enfant va retourner sur lui ses pulsions, qui dans la théorie freudienne se développent alors comme des pulsions sexuelles. Indépendamment du vocabulaire utilisé, on peut indiquer que le bébé va se prendre lui-même comme objet de ses pulsions. En retournant ses pulsions sur son corps propre, le bébé se constitue comme un être distinct.

Le monde ne lui appartient plus, mais il appartient au monde.

Le narcissisme secondaire

Cette capacité à diriger ses pulsions sur soi ou sur les autres reste une alternative que tout Homme conserve durant toute sa vie.

En science fiction, on pourrait imaginer un homme qui, une fois constitué comme sujet, perdrait son aptitude à conserver ses pulsions narcissiques, incapable alors de s’aimer lui-même, obligé en permanence de se tourner vers les autres, de devenir à 100% un animal social.

Mais il n’en est pas ainsi, en permanence nous avons la possibilité de décharger nos pulsions à travers les autres ou en nous refermant sur nous-même, dans la réalité en mélangeant souvent les deux, retirant une satisfaction personnelle à travers nos actions envers les autres.

Les maladies du narcissisme

Mais ce que dit le mythe de Narcisse, c’est le risque d’un repli exagéré sur soi, un amour de soi exclusif de l’autre, quand notre image prend toute la place et exclue notre capacité à vivre avec les autres.

Ce repli pathologique sur soi s’observe dès lors que les relations aux autres s’en trouvent perturbées.

Le narcissisme, indispensable à la certitude d’être, au bien-être évidemment, peut également se retourner contre le sujet, le détachant du reste du monde, après le lui avoir fait découvrir...

EN CONCLUSION :

Le narcissisme permet d’illustrer le développement de l’enfant, dans son passage d’une omnipotence totale à une prise de conscience de soi, à un sentiment d’être au monde, puis à un amour de soi indispensable au bon équilibre psychologique.




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