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Trauma et traumatisme


Une mémoire saine évolue. On se souvient de ses 10 ans différemment suivant que l’on a 20 ans, 40 ans ou 60 ans. Tout souvenir est une reconstruction. Le trauma au contraire bloque la mémoire. Ce sont ces traumas qui expliquent bien des cauchemars, et en particulier les rêves post-traumatiques que nous avons regroupé dans un dossier distinct.

Définition du trauma et du traumatisme

Le trauma c’est le coup, celui qui laisse KO debout.

Le traumatisme, c’est la représentation du trauma : pourquoi m’a-t-on fait ça, que vont penser les autres, comment peut-on me traite comme cela... ?

Un homme, contrairement à un animal, souffre deux fois :
 lors du trauma : l’animal crie et s’enfuit, l’homme fait ce qu’il peut (car parfois les coups ne sont pas physiques),
 face au traumatisme, à l’image conservée du trauma, de la scène traumatique.

Trauma et souvenirs

Une donnée psychologique tout d’abord : les souvenirs que l’on a du passé dépendent de notre humeur, de notre état psychique, dans le présent :
 si je me sens bien dans mon présent, je chercherai dans mon passé des souvenirs avantageux qui expliqueront ce sentiment,
 si je suis déprimé, je chercherai dans mon passé des souvenirs qui justifieront et auront pour conséquence ce sentiment de dépression.

Contrairement aux images agréables qui deviennent rapidement floues, les images traumatiques restent gravées avec des détails dans la mémoire. Mais ce qui marque surtout un sujet, ce sont les paroles qui ont été entendues en même temps que ces images sont apparues. Mais ensuite, le fait de parler de ces images permet de modifier la représentation des souvenirs de notre passé.

On a donc la possibilité de faire évoluer les représentations de notre passé par la parole, l’écriture, celle de ses rêves notamment (et l’on comprend toute la portée thérapeutique de l’analyse des rêves).

Aussi, on peut comprendre la répétition de cauchemars : l’inconscient cherche à répéter des images traumatiques, à en changer les connotations associées, pour que la représentation de ces images puissent être modifiées dans le but de leur intégration.

Conséquences du traumatisme

Dans le sentiment d’hébétude qui accompagne le trauma, le sujet est sidéré, figé.

Par exemple, un hold-up a lieu, un homme sort une arme : on regarde cette arme, on ne perçoit plus rien d’autre, on est fixé sur l’objet car notre vie en dépend.

Un enfant qui subit des traumas, de la même façon, est hyper-vigilent à son environnement, guettant l’objet de sa crainte. Cela développe une mémoire particulière, figée, hyper-précise au centre, mais totalement floue en-dehors.

Traumatisme précoce

Lorsque le traumatisme arrive avant l’âge de la parole (entre le 20ème et le 30ème mois, dans toutes les cultures, indépendamment de l’éducation, car il y a un moment dans le développement psychique où cet apprentissage est destiné à être effectué) il peut modifier :
 le développement psychique,
 les perceptions de l’environnement, car des évènements, des gestes, des situations... sont, sans raison apparente, perçus comme des agressions.

Pour comprendre ce second point, prenons l’exemple d’un film dans lequel un meurtrier en série attend une proie dans une petite ruelle. On nous l’a montré se cacher là, on connaît son mode opératoire, il attend. Or une femme marche dans la rue, et s’apprête à tourner dans cette ruelle. On a envie de lui dire non, pas là ! On a peur parce que l’on a vu :
 dans le passé : la scène où l’agresseur potentiel s’est caché à cet endroit,
 encore dans le passé : ce qui risque de se passer (au début du film on nous a montré réellement une agression, horrible, on s’en souvient évidemment).

Pour quelqu’un qui n’a pas accès à ce passé, qui arrive devant le film à cet instant précis, il n’y a rien d’effrayant : une femme marche dans la rue, et hésite à s’engouffrer dans une plus petite.

En conclusion, c’est l’accès à la mémoire qui permet de visualiser le risque. C’est cette mémoire, bloquée, qui, actionnée, engendre la frayeur passée.

Un exemple de traumatisme précoce

En cas d’isolement sensoriel par exemple (sachant que la voix de la mère est un objet sensoriel) durant plus de 3 semaines, l’enfant vit dans l’effroi, son développement psychique en est impacté. Ces situations où l’enfant est isolé résultent souvent :
 d’accidents de la vie : décès d’un parent, dépression avec internement d’un parent, maladie grave... et on rejoint ici la biologie de l’isolement,
 d’un état de stress de la mère durant la grossesse (situation de guerre par exemple) qui va altérer le développement cérébral de l’enfant à naître (la transmission est passée par l’émotion).

EN CONCLUSION :

Après un évènement, on peut être choqué deux fois : une fois par le trauma, l’évènement, ensuite par la représentation que l’on peut se faire de cet acte traumatique, image de soi qui ne peut être intégrée et réapparaît, pour cette raison, dans des cauchemars récurrents.




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