Coq

Attribut de certains dieux dans l’antiquité et plus ancien emblème de la France, le coq a une symbolique profonde.

Le coq emblème de la France

Gallus en latin signifie à la fois "gaulois" et "coq", d’où l’assimilation entre les deux à l’époque romaine, pour se moquer de la Gaule. Et pourtant, dans l’antiquité romaine, le coq n’est pas vraiment ridicule puisqu’il est utilisé, comme chez les grecs, pour représenter certains dieux (du fait notamment que le coq est lié au soleil). Le coq est même observé dans l’art de la divination, par l’observation de ses ailes ou de la façon dont il picore des graines disposées sur le sol (pour décider d’une attaque guerrière par exemple).

Au Moyen-Age, les ennemis de la France continuent à utiliser cette moquerie contre le roi de France.

Mais à la fin du Moyen-Age, à l’époque des guerres entre la France et l’Italie, puis l’Angleterre, le roi a trouvé un intérêt à utiliser cette image du coq qui veille sur ses poules, sur son peuple.

Sous la révolution, le coq finit par représenter le peuple lui-même et les idées nouvelles.

Mais Napoléon décide d’abandonner cette figure pour lui préférer l’aigle, emblème de bien des pays.

C’est sous les révolutions du XIXème siècle que le coq redevient le peuple vigilent.

Avec le gouvernement de Vichy, le coq disparaît de nouveau, détaché de l’image de la France.

Les qualités du coq

La dimension prophétique du coq a disparu avec l’apparition de l’église catholique, mais dans les campagnes des superstitions demeurent, et le comportement du coq, en particulier son cri, peuvent continuer à être observées en France pour tenter de deviner l’avenir.

Dans les imagiers, et plus largement dans l’imaginaire, le coq est le roi de la basse-cour, il protège ses poules contre les renards et fouines.

Le coq est un animal ambivalent :
 courageux, vigilent, audacieux, on dit même que le coq blanc peut effrayer le lion, généreux et fier,
 libidineux, avec une image fortement sexuelle, jaloux et envieux.

Il a une facette un peu ridicule, et celle-ci a été mise en valeur par les ennemis du roi (l’oiseau faible). Mais en même temps, son caractère suscite l’admiration.

L’ambivalence pour symbole

Dans les rêves, on retrouve cette ambivalence du coq : animal dont on peut simultanément se moquer ou admirer, railler ou suivre, il souligne les contraires que l’on retrouve dans tout symbole. Mais ici, ces contraires sont poussés à leur paroxysme : moquerie d’un côté, emblème d’un peuple de l’autre.

Aussi, le coq montre mieux qu’aucun autre animal cette réconciliation des contraires, leur coexistence en une seule image dont le sens dépasse l’addition de ces contraires, aboutissant à un sens construit sur ces deux opposés dépassés.

La réconciliation des opposés, voilà l’ambition du coq onirique.

L’histoire de l’emblème du coq montre que l’animal a toujours signifié à la fois un certain ridicule et une majesté dans laquelle les rois, puis le peuple de France, se sont reconnus. Ces opposés, réunis dans une image unique, en font un symbole d’union.

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