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Cauchemar d’enfant


Évolution des rêves d’enfant

Jusqu’à cinq ans, les rêves d’un enfant se composent d’une scène unique, généralement inspirée par :
 soit un stimulus externe (bruit externe, sensation de froid, perte du doudou...),
 soit un besoin physiologique : le désir de téter, de boire, la fatigue...
 soit par une crainte : le cauchemar est alors souvent la continuité d’un évènement de la journée.
L’enfant peut avoir conscience de ses rêves et en parle alors comme une vision irréelle : "J’ai vu quelque chose".

De cinq à sept ans, l’enfant continue de percevoir le rêve comme un phénomène externe. En revanche, le rêve se complexifie et comprend plusieurs scènes juxtaposées. Les accessoires du rêve ne sont plus seulement des objets familiers (logement familial, vêtements, poupées, animal de compagnie...) mais également des parties du corps (pour les filles) et des véhicules de transport (pour les garçons), ainsi que toute l’imagerie à disposition de l’enfant durant sa vie diurne (personnages de ses dessins animés notamment, l’influence de la télévision ne pouvant effectivement pas s’arrêter au moment de l’endormissement).

A partir de sept ans, l’enfant prend conscience que ses rêves naissent dans sa tête, à l’intérieur de son être, mais en continuant dans un premier temps à percevoir les images du rêve à l’extérieur de lui-même, comme projetées sur un écran ou sur les murs de sa chambre. Dans ses cauchemars, l’enfant projette alors plus couramment ses angoisses et frustrations.

Ce n’est qu’au début de l’adolescence que les enfants rêvent comme des adultes.

L’origine du cauchemar d’un enfant

Ce qui est étonnant, c’est que les enfants qui ont la vie la plus heureuse et équilibrée peuvent être ceux qui font le plus de cauchemars. A l’inverse, l’enfant dont la vie matérielle est pénible et dont l’environnement familial est réellement inquiétant, pourra faire des rêves joyeux, or un rêve d’enfant joyeux est une merveille ! Des adultes se souviennent parfois de leurs rêves d’enfant, et le sentiment de bonheur associé les poursuit à travers les âges. D’ailleurs, on a déjà noté ce phénomène pour les adultes : lorsqu’un individu connaît de très lourdes difficultés, un rêve heureux peut venir le soulager durant le sommeil. L’inconscient n’est pas cruel, il recherche lui aussi l’équilibre de la personne. Pour les enfants, c’est comme si l’inconscient tentait d’explorer la réalité qu’ils ne connaissent pas : le malheur pour les enfants dont l’avenir se montre favorable, le bonheur pour les enfants à qui il n’est pas promis.

Cependant, un enfant qui se réveille régulièrement la nuit en raison de cauchemars, qui évoque des incendies, des voleurs... traduit une insécurité affective et une peur de l’abandon. En effet, un incendie par exemple détruirait le foyer familial, et les voleurs emportent avec eux les enfants.

Faut-il interpréter le cauchemar d’un enfant

S’il ne faut retenir qu’un mot, entre oui et non, la réponse est non. Non, il ne faut pas chercher l’interprétation d’un cauchemar devant un enfant, ni même l’interroger sur son cauchemar. Les parents, de leurs côtés, peuvent s’interroger sur le sens de son récit. Mais entre eux seulement. Et cela pourra leur être utile...

En effet, et cela se constate très facilement chez un nourrisson, l’enfant est branché sur l’inconscient de ses parents. Chez un nourrisson, l’absence de dissociation est même physique : il y a confusion entre les objets qui l’entourent, son père et sa mère... et son propre corps (dont il n’a pas encore conscience). L’enfant est extrêmement sensible à l’évolution des rapports entre ses parents, aux disputes évidemment mais aussi aux tensions inconscientes, aux rapports de force, aux silences.

A l’inverse, l’enfant n’a pas la maturité pour prendre du recul sur son développement. Questionner un enfant sur ses rêves et tenter d’analyser avec lui ses cauchemars ne pourraient que l’effrayer. Il est inutile par exemple d’expliquer à un enfant qu’il choisira un jour de vivre seul, loin de ses parents, car cette certitude ne fait que renforcer son angoisse d’abandon. Si dans ses cauchemars il se perd dans la forêt et que son angoisse provoque le réveil, prendre cet enfant dans ses bras et le rassurer est le meilleur moyen de l’aider, la prochaine fois, à retrouver son chemin.

Au final, interpréter un cauchemar d’enfant aboutit le plus souvent à prendre quelques résolutions : ne jamais se disputer devant des enfants est une règle évidente, mais les thérapies de couple, par des questionnaires qui mettent en évidence les caractéristiques d’une relation, permettent de chercher un nouvel équilibre en définissant un comportement respectueux de l’autre. Or un apaisement des relations au sein d’un couple provoque généralement un retour au calme des nuits d’enfant.

EN CONCLUSION :

Le cauchemar apparaît particulièrement durant l’enfance, et ne présage pas obligatoirement des déséquilibres psychologiques. Les rêves d’un enfant se complexifient avec l’âge et correspondent ou bien à des découvertes propres à son développement, ou bien à l’atmosphère de son milieu familial.




Messages

  • Bonjour.

    Ma fille de 8 ans 1/2 fait des cauchemars régulièrement de son père (nous sommes séparés depuis 5ans, mr a été absent 4 ans durant, puis a refait surface qq mois pour ne plus revenir depuis 4 mois après le refus de ma fille de la suivre).
    Dans son cauchemar, son père nous menace de nous tuer si elle ne le suit pas, elle refuse de le suivre, il nous tue donc toute les deux de la même façon, à savoir, il nous plante un couteau dans le coeur et nous tire une balle dans la bouche.

    Je tiens à préciser que ma fille ne regarde de films ou séries à caractère violent.

    Que cela pourrait refleter ? Car cela m’inqiuiète, mais je ne lui montre pas pour ne pas l’angoisser plus qu’elle ne l’est déjà.

    Merci. ;)

    • Vous expliquez que votre fille n’a pas vu son père durant 4 ans, puis qu’il est réapparu, jusqu’au jour où elle a refusé de le suivre.

      Il faut imaginer la culpabilité, la violence du manque ressenti par votre fille de 8 ans 1/2. Ses cauchemars témoignent de cette violence qu’elle retourne contre elle-même. Ils disent :
       la cause de cette violence : sa relation au père,
       la victime : elle même, et vous-même, sa mère, à laquelle elle s’identifie également.

      Pour aider votre enfant dans une telle configuration il me semble que demander l’aide d’un professionnel ne pourrait être que positif.

  • Bonsoir,

    Ma fille de 7 ans, c’est réveillée terrifié en me disant j’ai fait un cauchemar.

    Elle m’a donc expliqué qu’un serpent avait mordu la maîtresse puis c’est retourné et là mordu elle dans le cou.

    Son père la abandonné se week-end alors qu’il en avait la garde ainsi que sa petite soeur.

    Je me demande s’il y a un lien entre l’événement du week-end et se cauchemar ?

    Merci d’avance, cordialement.

    • D’une façon générale, si j’explique sur ce site des rêves avec précision parfois, c’est uniquement pour illustrer ce que peut être le langage symbolique. Dans ce rêve, surtout si son père a une maîtresse, ou si votre fille a imaginé, fantasmé l’existence d’une maîtresse, alors le serpent, symbole phallique, qui se retournerait au final contre elle prendrait tout son sens.

      Mais qu’importe le sens dans le cas présent. Le sens de ce cauchemar ne résoudra en rien la difficulté rencontrée par votre fille. D’où le conseil de ne pas chercher à expliquer les cauchemars d’enfant. Ils sont avant tout un appel, auquel la seule réponse est le contact du corps. Prendre son enfant dans ses bras est la seule interprétation possible de ses cauchemars.

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