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Poignardée dans le cou


Dans mon precedent reve, une source d’eau m’a envoyée dans une grande foret primaire. C’est la premiere fois qu’un reve me situe au coeur d’une foret Il etait donc peut etre normal de me retrouver confrontée à des forces inconscientes qui me depassent.. C’est pourquoi je voudrais ecrire mon reve de ce matin vendredi 19 aout.

C’est la fin du rêve, dont j’ai oublié les méandres, qui se termine sur une dernière image :

Je vois devant moi une femme renversée sur le dos, sur une table ou un bureau, un homme au dessus d’elle, avec sa main gauche, lui a planté un poignard dans le cou (le coté droit de son cou, celui que je peux voir) et il maintient le poignard planté de toutes ses forces dans sa gorge. C’est une étreinte mortelle. Je ne vois pas bien leurs corps, leur visage. Et l’homme est "noirci", un peu comme une ombre ;

Une interrogation survient alors, dans le rêve, qui visuellement est toujours sur l’image morbide, il me semble que c’était quelque chose comme " mais comment cette femme peut elle être morte ici (sous entendu tout en haut de l’immeuble), alors qu’elle est est vivante quelque part, dans un étage plus bas ?? Il y a incompréhension.

Je n’avais pas peur dans ce reve. D’ailleurs je ne me suis pas réveillée comme on se réveille d’un cauchemar. Pas du tout. Vaguement interloquée, interpellée, par la violence de la scène, oui. Cependant au fil de la journée cette scène m’a tenaillée, et ce soir j’ai eu quelques angoisses car je me dis que j’ai un ennemi intérieur .et que cette fois ci, il m’a eut...il a réussi à me montrer tout le mal qu’il me voulait. C’est à dire tout ce’ que je ne voulais pas voir.. et qui me terrorise : sa haine de moi au point de me prendre ma vie. Et me contraindre par la même occasion, par la force et la menace à une proximité rebutante. Qui pourrait souhaiter l’étreinte, la proximité d’un meurtrier haineux ? Si ce n’était pas une scène de meurtre ce pourrait etre une scène de viol. Et pourtant non, je n’ai jamais été abusée sexuellement. Sauf par mon ex mari (mais est ce que ça compte ?) peut etre qui m’a contrainte à un rapport lorsque j’etais enceinte : j’etais épuisée et mon ventre était bien arrondi déjà. Un mouvement d’humeur, et puis il a attendu que je m’endorme pour s’introduire sans mon consentement.

Mais pour reprendre votre dernier commentaire d’un reve publié ici et qui disait "L’antropophobie, la peur de l’autre, est mise en scène dans le rêve pour provoquer le réveil. On peut à partir de là se demander pourquoi l’inconscient cherche à réveiller la conscience sur ce sujet.") : Il pourrait aussi bien s’appliquer à mon reve de ce matin. Comme pour la dernière image fixe sur le prof homosexuel (un reve precedent), celui-ci se termine par une scène intense : un meurtre avec un poignard planté dans le cou. La femme ne bouge pas, dans mon reve il me semble que je comprends qu’avec une telle blessure on ne peut qu’etre morte. Mais j’ai aussi a sensation que ce poignard l’etouffe et l’empecherait de parler si elle l’avait voulu... ou de bouger, de se degager..elle est comme immobilisée, coincée, dans une posture des plus inconfortables.

Je ressens du découragement ce soir, car j’ai beau méditer sur mes derniers rêves, accepter ses energies en moi, sans m’y soumettre, je crois comprendre avec ce dernier reve qu’au lieu de s’étioler, ce masculin hyper agressif devient au contraire de plus en plus fort..

Je n’avais jamais fait de reves d’agressions (au point de m’en souvenir en tous cas) avant ces derniers mois. Que s’est il passé ? Que se passe t il ? J’ai besoin de comprendre.

Et puis qui sont cette femme du haut et cette femme du bas ?

Ce qui est étrange tout de même, c’est que la veille au soir j’avais demandé fortement que pendant mon sommeil, la sagesse philosophique et l’intelligence émotionnelle me viennent en aide, pour sortir d’une situation qui me déplait avec une collègue de travail (un conflit latent, sournois, qui m’est nuisible, puisqu’elle m’accuse de faits dont je ne suis pas coupable , et dont je n’ai pas su me défendre ce que je me reproche un peu), et j’avais passé une soirée déplaisante, laissant s’exprimer dans ma poitrine les diverses émotions liées à la révolte, la colère, la vengeance, la peine aussi.... Or ce rêve n’y a pas répondu. Et si oui, alors je ne parviens pas à trouver le lien. Or il se trouve que physiquement son bureau à elle se trouve au 4eme (c’est l’assistante du Président), le mien plus bas au rdc...

Je ne peux m’empêcher de faire une relation également avec mon corps. La femme du haut serait celle qui pense, et celle du bas (après le cou) désignerait la partie instinctive, éprouvant désirs, émotions etc... Et ce couteau marquerait une séparation entre ces deux parties, qui par conséquent ne communiqueraient pas. Sinon pourquoi cette question de savoir comment elles peuvent coexister dans le même corps (si je développe cette hypothèse) l’une bien vivante sous le couteau, l’autre comme morte figée au dessus de la lame bien que la lame entraine une paralysie totale du corps haut et bas confondus ?

Je continue de m’interroger sur ce personnage masculin : qui se cache derrière lui..si nous sommes tous les personnages de nos reves, ce serait une part de moi. Tenons cette hypothèse pour vrai : qu’est ce que "je" me fais à moi même, que l’on m’aurait fait dans le passé ? Est ce que "je" me punis par procuration post mortem (mon père qui me frappait pour m’empêcher de m’exprimer quand cela lui déplaisait ou encore pour aucune raison ?, ma mère par ces jugements négatifs ?) Ou bien est une projection, la représentation d’un masculin agressif et castrateur ? La haine de cet homme, serait ce une haine de "moi" pour "moi-même" ? Pour la femme qui pense ? Pour l’isoler de cette partie du corps qui vibre qui ressent... de ces "instincts" ? Et si oui, dans quel but ? Pourquoi séparer corps et esprit, quel est le bénéfice ?

(et puis pourquoi ne retire t il pas la lame ? Pourquoi appuie t il tellement son geste, sciemment, comme pour faire durer le plaisir.. l’immobilisation du corps et de la gorge.)

Est ce parce que depuis ma dernière séparation il y a 3 ans et demi je ne supporte pas qu’un homme puisse m’approcher ? En fait, je suis terrorisée à cette idée, est-ce cette terreur qui le nourrit ? Il serait en quelque sorte la représentation de toutes mes expériences négatives avec les hommes, et il aurait pris le pouvoir sur ma part féminine ?


Je ne sais pas si, avec le temps, nous regardons tous les deux les rêves de la même façon ou bien si des associations communes (et donc pas si libres que cela finalement, disons dans la limite de l’inconscient collectif) permettent d’aboutir à une même compréhension de scénarios oniriques.

A la première lecture du rêve, il m’a semblé évident que ce songe, effectué en fin de semaine de travail, venait répondre à un conflit relatif à l’environnement professionnel. Or en seconde lecture je découvre que je n’avais que peu d’éléments, seulement le bureau sur lequel la femme est tuée. Aussi je pense que j’ai immédiatement associé cette scène aux divers conflits que vous m’aviez relatés, avec ce directeur notamment mentionné ensuite.

Puis j’ai lu que vous apportiez vous-même cette interprétation, et l’écart d’étage pourrait parfaitement expliquer l’incompréhension au terme du rêve. Mais si vous touchez à cette signification sans la comprendre comme unique, c’est donc que ce rêve vient dire autre chose, en même temps certainement.

Aussi, pour faire la synthèse de vos explications, ce rêve traite d’un conflit, marqué par le symbole du cou :
 intérieur, entre le masculin et le féminin, l’esprit et le corps donc,
 extérieur, entre vous et les hommes.

Ce conflit intérieur est nécessaire pour que les opposés se distinguent clairement dans un premier temps avant leur intégration dans un second temps, c’est toute la logique jungienne de séparation des opposés avant la création d’une nouvelle unité.

Le corps est totalement dominé par l’esprit qui le terrasse sur un bureau, même s’il continue de vivre en bas. Ce conflit entre le haut et le bas est vieux comme l’humanité dans la symbolique, entre les valeurs de la terre et du ciel, entre le corps et l’esprit.

Mais ce que dit le cou également, et le poignard évidemment, le sang peut-être même s’il ne figure pas dans votre description, c’est la castration. Le sentiment de n’avoir pas été doté du phallus conservé par l’homme (ou le masculin de la mère). Comme si vous n’aviez pas le droit, symboliquement, d’en disposer librement. Alors il faut que vous le disputiez encore, que vous le revendiquiez. Je sais que ce concept ne vous rebute, mais il a l’avantage d’expliquer l’image onirique, et de comprendre le conflit extérieur.

Comment en effet ne pas rechercher dans ces conditions une certaine rivalité dans vos relations externes ? Puisque le conflit n’a pas permis d’accéder à une plénitude, il faut reproduire ce conflit pour en retirer la puissance symbolique que le Père n’a pas transmis. "l’homme est "noirci", un peu comme une ombre" : en l’écrivant vous savez très bien que vous faites le portrait là de l’ombre jungienne. Dans votre ombre, ce masculin agressif, qui cherche à être reconnu et intégré.

Or reconnu, il l’a été, et souvent, non ? Par des rêves nocturnes, éveillés, un acting-out même (épisode dans le bus). Il a été découvert depuis longtemps, mais il lui faut du temps pour changer de polarité, et en attendant il redevient le diable dès lors qu’une situation extérieure (ici cette confrontation dans le monde professionnel) lui permet de prendre corps, d’être activé en vous.

On n’a a jamais fini avec le masculin, et espérer consciemment s’en défaire rapidement est le meilleur moyen de le charger en énergie inconsciente. Bien au contraire, il faudrait pouvoir accepter de vivre avec. Or cela impose aussi d’accepter son histoire. Mais aussi d’accepter les autres dans leur totalité. Or accepter un homme, c’est reconnaître en lui ce masculin de l’ombre, souvent agressif, et l’adopter aussi (d’où le titre bien trouvé finalement de ce site : Adopte un mec !). Évidemment cette partie doit être reconnue par l’homme lui-même et préalablement. Mais ensuite elle demanderait à ne pas être rejetée par la femme.

Mais comment accepter ce négatif chez l’autre ? Comment supporter ce cou(p) de poignard possible à tout moment ? Car le rêve a une connotation sexuelle évidente, la gorge ayant un double-sens, le poignard étant l’allié de cette étreinte qui se prolonge alors que le corps a pourtant déjà été pénétré, pour le seul plaisir (ici montré comme sadique) de l’homme.

En conclusion, cette thématique de l’animus négatif étant très présente en vous actuellement, ce rêve montrerait en quoi il interdit toute relation sexuelle avec un homme. Mais votre découragement, s’il est compréhensible, n’est pas justifié. En effet, si vous arrivez aussi clairement à identifier le problème, c’est qu’il est déjà en parti résolu. Les rêves accompagnent ce qui se fait, et ne montrent pas seulement les difficultés résiduelles. Ce n’est pas un cauchemar, vous le décrivez parfaitement, vous n’êtes pas angoissée dans ce rêve, simplement "interpellée" (et vous notez également votre impression que cette image a duré juste pour être retenue, pour vous interpeler effectivement). Le rêve est action. Bien plus que la pensée seule, puisque le rêve associe la conscience (sans quoi on ne pourrait jamais le retenir) à l’inconscient (et le rêve éveillé encore davantage).

EN CONCLUSION :

Travail d’auto-interprétation d’un rêve à consulter pour mieux cerner l’utilisation des rêves dans un travail d’analyse jungienne.




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