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L’onirisme ; vers d’autres horizons spirituels


Les rêves lucides

Les rêves lucides sont des rêves durant lesquels on a conscience que l’on rêve, il s’agit donc d’une conscience réflexive. Parfois, on peut aussi contrôler ces songes lucides, il s’agit donc d’un contrôle de l’état onirique par rapport aux idées et concepts véhiculés par le langage chez le rêveur. Certaines personnes font ce genre de songe, ce qui est très spirituel car dans un état d’inconscience le rêveur peut tout de même contrôler ce qu’il se passe dans son songe ; s’il décide d’aller manger une glace sur la Lune il peut, s’il veut respirer sous l’eau alors il peut aussi.

Un ami, Julien, m’a raconté un jour que non seulement il ne faisait jamais de mauvais rêve mais aussi qu’il pouvait voler dés qu’il le désirait : « je n’ai jamais peur, je sais que s’il le faut je m’envolerai. » Afin de parler de ce phénomène, qui n’est pas présent chez tous les rêveurs, nous avons travaillé à partir d’un documentaire disponible sur le site youtube.com Le mystère des rêves lucides. Ainsi, le rêveur est à la fois acteur et réalisateur de son songe, il « maîtrise l’art d’intervenir dans son songe pour créer son propre film ». Il s’agit aussi d’un paradoxe avec la théorie freudienne qui dit que lorsque le rêveur est plongé dans un songe, il est non seulement inconscient mais ne peut pas contrôler ses vies nocturnes.

Louis Pauwels, dans son oeuvre La Matin des Magiciens, parle des rêves lucides en disant d’un rêveur qu’il « vit dans un monde subjectif (…) c’est-à-dire un monde fait de ce qu’il croit aimer ou ne pas aimer, désirer ou ne pas désirer. Il ne voit pas le monde réel. Le monde réel lui est caché par le mur de son imagination. Il vit dans le sommeil. Il dort. Et ce qu’il appelle sa “conscience lucide” n’est que sommeil – et un sommeil beaucoup plus dangereux que son sommeil de la nuit, dans son lit. » Ainsi, d’après l’écrivain et journaliste français, le rêve lucide peut être quelque chose de sensiblement dangereux si l’on ne fait plus de différence entre rêve et réalité. Cela pourrait nous renvoyer au film réalisé par Christopher Nolan en 2010 Inception, dans lequel l’un des personnages principaux ne veut plus quitter ses songes lucides pensant pertinemment qu’il s’agit de la réalité.

Un chercheur et neuropsychiatre américain, Allan Hobson, s’est consacré au rêve durant sa carrière. Anti-freudien, il s’oppose à la théorie de ce dernier ; en effet il dit dans le documentaire Le mystère des rêves lucides : « toute personne qui a vécu au XXe siècle ou qui vit au début du XXIe siècle, est obligatoirement freudienne. Cela fait parti de notre culture, et si l’on pose la question : le rêve est-il un processus mental inconscient ? La plupart d’entre nous répond par l’affirmatif, or il s’agit là d’une idée typiquement freudienne. » Le rêve lucide serait donc l’exact contrepied de la théorie de Sigmund Freud. De plus, il n’encourage pas les recherches scientifiques sur les songes en disant que « (l’)on ne peut pas étudier le contenu des rêves de manière scientifique car c’est de la littérature. En tant que scientifique, je ne veux pas m’occuper de littérature, je cherche juste à comprendre d’où viennent les rêves. Ce n’est surement pas des désirs, les désirs s’expriment dans le rêve mais ils ne sont pas à son origine. Le rêve résulte de l’activation du cerveau, on ferait donc bien de se demander pourquoi le cerveau est activé. » Une fois de plus, il contredit Freud qui était
persuadé que le désir a une place primordiale dans le rêve.

Malgré tout, des scientifiques ont voulu faire des expériences afin de savoir si l’on pouvait accéder directement à la conscience de l’homme par le biais de son rêve. D’après l’article Quand Einstein rêvait, c’est depuis la seconde moitié du XXe siècle que les chercheurs s’intéressent au cerveau de l’homme, à son sommeil ainsi qu’à ses songes. L’auteur de l’article dit « Les découvertes d’Aserinsky et de Kleitman dans leurs laboratoires à l’Université de Chicago ont ouvert de toutes nouvelles perspectives. (…) Grâce à ces avancées, on sait désormais que les rêveurs lucides ont accès à des détails très précis dans leurs rêves » avant d’ajouter qu’Einstein était certainement lui aussi un onironautecar il aurait créé sa théorie de la relativité à partir de l’un de ses songes dans lequel « un traîneau descendait une montagne escarpée tellement rapidement qu’il s’est rapproché de la vitesse de la lumière, c’est à ce moment qu’il aurait vu les étoiles changer d’apparence. » Mais finalement, aucune expérience n’a porté ses fruits, on ne sait toujours pas comment atteindre la conscience de l’homme afin de l’étudier et la comprendre.

Il existe aussi, proche du rêve lucide, le rêve prémonitoire dont on parlera brièvement car cela pourrait faire l’objet d’une recherche entière qui sortirait complètement de notre thème initial, nous le citons donc uniquement car il s’agit tout de même d’un rêve. Il s’agit donc d’un songe qui a pour but d’avertir le rêveur d’un événement futur. Bien souvent, le rêveur ne sait pas que son rêve est prémonitoire jusqu’à ce que l’événement se produise, soit parce qu’il ne croit pas à la prémonition, soit parce que son songe lui a paru saugrenu. Pourtant, des études ont prouvé que le cerveau pouvait être averti en amont d’événements à venir. Souvent les personnes qui font des rêves de types prémonitoires sont des personnes très ouvertes d’esprit, notamment vers la spiritualité.

Le chamanisme

Les Chamanes voient la terre, les animaux et les hommes comme des parties d’une entité entière en évolution et ils nous mettent en garde contre notre culture occidentale matérialiste qui, partout, veut imposer sa loi du déracinement, rompant nos liens avec les forces naturelles de la terre et du cosmos.

Dans le symbolisme du chamanisme une projection du processus d’individuation est présente d’après Carl Gustave Jung, psychiatre suisse du XXe siècle. Le schéma de base du chamanisme de dépendrait donc pas d’une culture, mais serait l’expression d’un archétype. Le chamanisme est une technique ancestrale afin de confronter l’homme à son soi intérieur, appelé aussi le qui intérieur. Il s’agit de l’une des plus vieilles formes de spiritualité de l’humanité. Autrement dit, en buvant une infusion de diverses plantes tropicales dites psychotropes, l’homme fait un rêve éveillé qui peut durer jusque plusieurs heures. Il passera pas différentes étapes, et croira être en plein rêve. Comme sous l’effet de certaines drogues, il aura des hallucinations et vivra des choses incroyables spirituellement. Physiquement il traversera diverses émotions : la joie, la tristesse, la colère ou encore la haine par exemple. Il arrive aussi parfois que l’homme qui se fait chamaniser soit malade durant sa rencontre avec lui-même ; il s’agit là d’un rejet de son corps, non pas de la boisson, mais de tout ce qui ne va pas dans la vie de l’homme. Il s’agit d’une espèce de nettoyage interne. Certaines personnes vont aussi voir ce sorcier qui soigne avec des plantes psychotropes afin d’être guéries, de la folie notamment, et de retrouver une certaine paix intérieure.

Afin de parler du chamanisme, nous nous sommes inspirés du documentaire d’autres mondes réalisé par Jean Kounen, nous pouvons le trouver sur youtube.com.
Le chamanisme est étroitement lié au rêve, car dans l’approche chamanique il est existe un autre monde dont l’esprit ne serait que le prolongement, structurant de notre corps et du monde ordinaire, et dans lequel on peut voyager de façon consciente ; soit plus ou moins comme le rêve lucide. Une distinction est tout de même présente, en effet dans le chamanisme le rêve est perçu comme « une porte d’accès et de contacte avec le monde-autre, une sorte de flot dont l’origine serait dans le monde-autre et l’aboutissement le monde ordinaire. Le rêve est une réalité déterminante intimement liée à la réalité et rêver est un art » d’après l’article Rêves et Chamanisme.

Ainsi, le chamane apprend à agir sur la réalité en pénétrant cet autre monde par le biais du rêve, soit le rêve lucide, en utilisant des techniques qui lui permettent de susciter des rêves spécifiques et en éviter certains. La différence entre le chamanisme et le rêve est là ; on ne suscite pas à un rêve tandis que dans la pratique du chamanisme on fait en sorte de le déclencher.

Ainsi, c’est le langage qui permet de guider un onironaute dans son voyage ; le langage de la pensée, du corps, de la parole même. Tout comme, le langage permet de susciter un rêve lucide sous l’emprise d’un chaman.

Conclusion

Afin de conclure ce dossier, voici un récapitulatif synthétique de ce que nous avons découvert : le rêve, permet le langage dans tout son sens car c’est lui-même une forme de langage appelé l’onirisme, qui est non seulement inconscient mais qui permet aussi un accomplissement de désir selon Freud. Finalement le langage, que ce soit celui de la pensée, du corps ou encore de la parole, permet le rêve par rapport à la réalité du rêveur ainsi qu’à ses croyances ; il permet de guider la personne plongée dans ses songes ; et peut aussi susciter un rêve lucide sous l’emprise d’un rituel chamanique.

Louis Pauwels parle du langage dans son oeuvre Le Matin des Magiciens et dit « Il n’est donc pas surprenant que le langage, qui ne parvient qu’à témoigner d’une conscience du monde à l’état de veille lucide normale, soit obscur dès qu’il s’agit d’exprimer ces structures profondes, qu’il s’agisse de la lumière, de l’éternité, du temps, de l’énergie, de l’essence de l’homme, etc. Cependant, nous distinguons deux sortes d’obscurité » ce qui illustre parfaitement nos propos présents dans ce dossier qui a pour thème le langage dans le rêve.

Finalement nos recherches nous ont permis de nous rendre compte des différents degrés présent dans le rêve : il y a le premier niveau qui concerne le rêve que nous appellerons ’’simple’’ dont le rêveur ne se souvient pas ou peu à son réveil ; puis le rêve complexe dont on se souvient ; suivi du rêve quasi-lucide où le rêveur sait qu’il rêve mais ne parvient pas à contrôler son songe ; puis le rêve lucide lorsque la personne a conscience de son songe et peut le contrôler son état onirique par rapport aux idées et concepts véhiculés par le langage ; et enfin le rêve prémonitoire où
le rêveur ne peut pas contrôler ce qu’il voit mais il a conscience de ce qu’il voit et sait que son rêve finira par devenir réalité. Chaque degré de rêves nécessite une ouverture d’esprit différente de la part du rêveur, que ce soit sur la science, le monde, ou encore la spiritualité. Plus le rêveur aura l’esprit ouvert plus il pourra faire des rêves complexes, lucides voire même prémonitoires. Cependant, dans quel que niveau que ce soit, une influence accompagnée d’une action du langage sur le rêve est
présente, tout comme du rêve sur le langage, de la réalité sur le rêve ainsi que du rêve sur la réalité.

L’entremêlement des deux concepts que sont le langage et le rêve est indéniable, l’un permettant l’autre et vice versa. Afin d’illustrer cette idée, nous pourrions prendre l’image d’un serpent qui se mord la queue.

EN CONCLUSION :

Comme nous l’avons vu dans la partie précédente, le rêve est, par certains aspects, spirituel et permis par le langage du rêveur. Ce qui explique pourquoi nous élargissons le sujet initial en parlant des rêves lucides ainsi que du chamanisme ; afin de parler du langage dans le rêve dans sa globalité.




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