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Nerveux ou névrosé


On a donné des exemples de tâches exaltées dans l’article précisant la notion de fausse motivation (voir les autres articles dans ce même dossier).

La tâche exaltée devient le prétexte et la justification des désirs accidentels (matériels et sexuels).

Lorsque l’exaltation est dirigée vers l’esprit, l’individu est désigné comme un "nerveux" par Paul Diel.

La fausse motivation du nerveux

La notion de fausse motivation se retrouve évidemment chez le nerveux. Ce dernier se caractérise par une exaltation de l’esprit.

Le nerveux se fixe des tâches exaltées. L’intellect, qui a pour but normalement d’étudier les contraintes du monde extérieur dans le cadre de la délibération, pour faire le tri entre les désirs, se plie alors à la réalisation de ces tâches exaltées.

Mais pour cela, tout ce qui ne relève pas de l’esprit, par conséquent tous les désirs matériels et sexuels, sont rejetés (autant que possible). L’intellectualisation exagérée qui en résulte n’est que la forme d’un psychisme exalté, qui se trahit par des attitudes ambivalentes.

Par exemple :
 une vantardise, signe de vanité, dans les idées exprimées parfois, mais souvent avec réticences,
 car une timidité caractéristique de la culpabilité existe bien souvent pour compléter la fausse motivation.

Caractéristiques de la tâche exaltée

Toute l’énergie du nerveux est concentrée vers le but secondaire que constitue la tâche exaltée. Ce but est généralement positif (voir l’exemple de l’artiste, de l’homme politique...) en lui-même, mais les intentions inconscientes du rêveur mènent à l’exaltation.

En effet, c’est la vanité du nerveux qui le motive. Il désire, à travers cette tâche, dépasser les autres, prouver sa supériorité. Être aimé à travers ce qu’il aura fait plutôt que d’envisager changer de l’intérieur, voilà son désir secret. Or le but ultime de cette perversion consiste uniquement à masquer ses faiblesses et continuer à vivre en les ignorant, et même en les exaltant.

Ainsi, le timide haranguera d’autant plus facilement les foules que sa voix devenue tout à coup puissante lui permettra de cacher sa timidité et l’origine de cette timidité (la culpabilité essentielle issue de son surconscient).

Dans tous les cas, où bien la tâche exaltée n’est jamais atteinte, où bien, dans le cas contraire, la récompense attendue n’est jamais obtenue. Les attentes de l’exalté sont toujours exagérées, et l’insatisfaction permanente des exaltés rime parfaitement avec leur culpabilité essentielle. Elle est d’ailleurs le moteur de leurs dénonciations.

L’adolescent nerveux

La nervosité est assez caractéristique de l’adolescence, et ne doit alors être qu’une étape vers une plus grande maturité, vers le désir essentiel.

L’adolescent se révolte alors contre le monde extérieur qu’il souhaiterait changer. Cet amour exalté pour un monde meilleur n’est finalement que le moyen d’envisager un changement de son environnement, pour éviter d’avoir à se changer lui-même, intérieurement (conformément à son surconscient).

Mais aussi, ces projets exaltés sont autant d’espoirs d’atteindre dans le futur les désirs matériels et sexuels ressentis et exaltés par le subconscient. Devenir chanteur, adulé par les foules, riches à l’excès... Au final il ne reste plus que des images, des rêveries.

Cette vanité passagère est évidemment vaine, cependant elle engendre de la culpabilité. Or cette culpabilité toujours refoulée renforce le subconscient et prépare d’éventuels symptômes psychopathologiques.

Le cercle vicieux de la nervosité

La nervosité repose sur la fausse motivation. A ce titre, la nervosité repose sur le cercle vicieux de cette fausse motivation :
 la vanité conduit à la culpabilité,
 la culpabilité oblige à une recherche encore plus poussée de la perfection,
 les faiblesses incompatibles avec cet objectif sont montrées du doigt, mais chez les autres,
 ces dénonciations étant incompatibles avec le désir de perfection, la sentimentalité sert de contrepoids, et renforce la vanité première.

Par ailleurs, la nervosité étant liée à l’exaltation de l’esprit (au service du surconscient normalement), et donc à l’exaltation de la culpabilité essentielle, le nerveux connaît une alternance entre :
 désirs exaltés,
 culpabilité exaltée.
La fausse justification doit alors se renforcer progressivement, conduisant à une déformation psychique progressive.

EN CONCLUSION :

Le nerveux est le terme utilisé par Paul Diel pour décrire un état psychologique particulier, propice à la névrose. Le nerveux est un exalté, qui oscille entre exaltation et culpabilité.




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