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Poupée pantin marionnette doudou


La poupée n’est pas réservée aux filles dans les rêves, d’ailleurs l’inconscient peut la remplacer par un pantin, une marionnette, ou tout autre objet inanimé pouvant servir d’objet transitionnel.

Le complexe du castor

C’est le titre d’un film de Jodie Foster. Un homme traverse un période de dépression, il s’éloigne de sa famille, son travail... C’est alors que, par l’intermédiaire d’une marionnette de castor, il trouve le moyen de reprendre contact avec son entourage. Mais ce jeu est sans fin, dans la mesure où cet homme ne parvient plus à se défaire de sa marionnette pour reprendre le contrôle de sa vie. Il reste attaché à son pantin, ne peut plus s’en séparer. Son pantin devient pour lui le seul moyen d’exprimer ce qui est mort en lui et ne peut plus être adressé à l’extérieur de lui-même autrement que via son imaginaire.

L’objet transitionnel

L’objet transitionnel est une notion que l’on doit à Winnicott. Celui-ci avait bien remarqué le rôle capital joué par le doudou chez l’enfant. Ours en peluche, morceau de tissu, couverture usée mais conservant toute sa douceur... L’objet transitionnel constitue pour l’enfant un substitut de la mère. Lorsque la mère n’est pas présente pour lui, l’enfant conserve la maîtrise de cet objet qui symbolise sa mère. Ainsi, la continuité du lien est sauvegardé.

La poupée dans un rêve a donc ce même rôle, celui de représenter une partie de la personne du rêveur, une partie absente et à laquelle est substitué un objet qui le symbolise et permet d’en combler le manque.

Une poupée ne vit jamais

La poupée est un personnage "comme si" dans les rêves. Le pantin fait semblant d’être vivant, mais il ne l’est jamais que pour son créateur finalement.

Il est vivant dans la mesure où il signifie une part réelle de son créateur (celle de Gépetto pour Pinocchio, de l’aviateur pour le Petit Prince), un potentiel d’être. Mais il est mort car il représente justement, sous forme de marionnette, de personnage imaginaire, inanimé, une part manquante chez le rêveur.

La poupée montre une part d’enfance jamais vécue, inerte, encore à vivre finalement, et que l’inconscient anime dans le rêve. Cette image est celle de ce qui aurait pu être, dû être, mais l’absence de vie de la poupée, son immobilité, signifie le caractère figé de l’enfant intérieur qui git au fond de ces rêves de polichinelle.

La poupée des films d’horreur

Dans les films d’horreur, les poupées ouvrent les yeux brusquement, les spectateurs sursautent. Elles parlent avec une voix de mort-vivant, et sont d’une cruauté propre à l’enfance. D’ailleurs, elles s’attaquent à l’imaginaire enfantin, aux peurs gravées en chacun de nous.

La poupée terrifiante des cauchemars relève de cette catégorie, celle des poids de l’enfance que l’on conserve sur la poitrine, toute sa vie parfois.

Mais il est toujours imaginable que cette poupée représente alors un enfant mort, durant l’enfance du rêveur, un enfant dont la présence demeure active chez le rêveur, et qui s’exprime durant son sommeil avec la voix nasillarde d’une poupée ancienne.

Une image de l’anima délaissée

L’anima est un archétype dont la signification est donnée dans notre dossier "bases de l’interprétation".

Or voilà ce qu’écrit Jung dans son ouvrage Psychologie et alchimie quant à la poupée : "La poupée est un objet d’enfant et c’est, par conséquent, une image remarquable pour exprimer le caractère de non-moi de l’anima, dont la qualité d’objet est aussi marquée par le fait qu’on ne lui parle pas. Cette négation signale une absence de relation entre la conscience et l’inconscient."

La poupée est alors le signal d’une rupture entre conscient et inconscient, et d’un appel de l’inconscient a être reconnu comme vivant.

Souvent chez un homme, la poupée correspond à une représentation particulière et à une sous-qualification du féminin. "Ma poupée". Quand un homme afflige sa compagne de ce tendre diminutif, cela signifie qu’il joue avec sa partenaire sans la prendre tout à fait au sérieux, et en tentant de neutraliser, si cela est possible, ses exigences. Elle est surtout son objet, sa chose. Et l’anima, en tant que principe féminin et source d’inspiration et de perturbation créatrice, en tant qu’animatrice d’un changement, n’est, à ce stade, pas encore très vivante ? La question est peut-être posée à l’homme qui vient de faire le rêve d’une poupée...

EN CONCLUSION :

La poupée, comme le pantin, l’ours en peluche, le doudou, la marionnette... sont des images d’un manque, celui correspondant à ce qui aurait dû être vécu durant l’enfance et qui ne l’a pas été.




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