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Le temps des adieux


Je crois avoir fait un rêve important ce matin.

Je suis dans un espace qui semble être un espace de travail, en open space...je vois notre Président (ex président, il a quitté le groupe le 31 décembre, j’appréciais beaucoup cet homme) qui vient s’assoir à un bureau pour travailler un moment avec nous, avec son ordi portable. Je lui parle et lui montre du pied un endroit près de son bureau ou, sous la moquette, le plancher s’affaisse, suite à un tremblement de terre ou quelque évènement de ce genre. J’enfonce volontairement mon pied, légèrement dans le sol, pour le lui exposer.

Puis je passe dans l’espace derrière lui, qui semble former un L ou plutôt un 7.

Je vois des cadavres, un peu partout, à terre ou sur des rebords de mur, recouverts de bâches. Je marche dans cet espace, comme en visite, regardant ces formes inertes. Je ne ressens ni frayeur, aucun sentiment morbide, je suis calme, je ne fais que constater leur présence.

Est ce moi ou quelqu’un d’autre, qui soulève les baches, je ne reconnais ni ne retiens les visages qu’elles recouvraient, à l’exception de l’un d’entre eux, car je découvre un bref instant, le visage figé par la mort de mon père.

Je suis surprise... C’est un moment d’incompréhension, pourquoi est il là ? Papa, pourquoi n’est il pas en terre ? Il faut le mettre en terre. Et je me dirige vers un bureau de pompes funèbres. Arrivée devant l’office, je constate qu’il y a du monde déjà qui attend.

Puis je retourne sur mes pas, et juste avant d’entrer dans l’endroit du debut du reve, en passant, je vois des personnes (peut etre une femme) qui soulèvent une autre bache : je peux voir des agglomérations de matières effritées, un peu comme de la terre mais dans le reve je sais qu’il s’agit d’un cadavre là depuis longtemps aussi..

Je crois m’être éveillée là.

Le président, représentation ultime du Père, pose le thème je suppose, Une projection me direz vous ? En lui montrant l’affaissement du plancher, il me semble que je lui raconte mon histoire.

Le plancher qui s’affaisse suite à un evenement de type catastrophe..., il est affaissé près du président... il me semble qu’il y a un lien. Affaissé à un endroit, mais pas détruit. Il soutient encore l’ensemble du plan.

Puis je découvre mon père mort sous une bâche, parmi d’autres cadavres (qui sont tous ces cadavres ? Des parties de moi abandonnées ?). Le cadavre de mon père est là, en moi, depuis 22 ans, pourquoi suis je si surprise de le découvrir ? Et je repense à ce vieux rêve écrit ici, ou j’accusais ma mère de ne pas m’avoir prévenue des obsèques de mon père pour que je puisse y assister. Je pense à ce deuil impossible à faire... jusqu’à ce matin.

Je repense à ce reve intitulé "sur la colline", ou mon père apparaissait encore, avec ce visage de mort, mais animé encore, qui parlait... et ce dialogue ou l’on me dit qu’il est mort dans un accident, comme si j’avais encore a prendre conscience de ce départ définitif...

Cette fois, c’est pour de bon. Mon père m’apparait bien mort. Et c’est la première fois en 22 ans qu’il m’apparait ainsi.

Je n’ai pas hésité un instant, une fois la surprise passée, à les organiser moi même, intérieurement, ses obsèques. Il semble que je sois prête, maintenant, à dire adieu. A mon père. (et par voie de conséquence, aux projections ?).

Je n’ai pas le sentiment que ce rêve soit négatif. Et au moment ou j’écris, je ressens comme un soulagement. Je pourrais presque écrire "enfin"..

Est ce ainsi que prend fin une hantise ?


Je m’oblige toujours à ajouter quelque-chose, mais quelle nécessité ici ? Organiser soi-même les obsèques, comment dire plus précisément le travail de deuil ?

Qui sont ces autres cadavres ? En comptabilité, les cadavres sont des actifs qui n’ont pas encore été totalement dévalués, des pertes potentielles autrement dit. Et c’est beau ce rêve sur la perte. Je lisais hier soir Elie Humbert, jungien convaincu :"Qu’est-ce qui différencie un être humain d’un animal ? C’est qu’il est capable de perdre. L’animal, ça ne veut rien dire pour lui, il ne peut rien en faire. L’homme est capable de perdre, il est capable de deuil, il est capable de sacrifice, c’est-à-dire qu’en lui, dans son psychisme, la perte peut se transformer en énergie, la perte peut se transformer en existence, le deuil peut se transformer en goût de vivre."

Vous lâchez dans ce rêve, en cela oui il est extrêmement important, car il s’inscrit dans un mouvement propre à l’humain. Le plancher s’affaisse et vous lâchez. "je ressens comme un soulagement" écrivez-vous, alors c’est que vous ressentez dans tout le corps ce quelque-chose de majeur qui a eu lieu dans votre psychisme, durant la nuit, pour préparer le jour suivant, car chez Jung, les rêves vont travailler le passé évidemment, mais toujours pour anticiper l’avenir.

EN CONCLUSION :

Si les rêves ne voulaient rien dire, alors ce serait uniquement pour qu’on ne les surcharge de mots, car ils se suffisent à eux-mêmes, l’émotion en est la preuve.




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