Reves : La cite des anges 1995

1995

Je suis sur une plage, c’est plutot une sorte de petite plage, comme une crique, mais sans falaise. Elle est entourée de rochers bruns, posés ça et là, partout, jusque vers l’océan.

Ce doit etre une fin de journée, juste avant le crépuscule, car, bien que je ne le vois pas dans mon rêve, le soleil semble se coucher, avec cette lumière orangée rougeoyante puissante et chaude, qui réchauffe encore la terre. En fait, la couleur orangé rayonne sur tout, inonde tout, le sable, le ciel, l’océan, les êtres, elle est incroyablement prononcée.

Je suis en retrait du bord de la plage, presque derrière un rocher, et sur la droite. Devant moi, partout et par dizaines, il y a des êtres, ils portent tous des robes brunes sombres qui tombent jusqu’à leurs pieds, un peu comme celles des prêtres, mais sans ceinture.

Ils sont silencieux, immobiles, il me semble que leur raison d’être, est juste d’être là, à contempler la descente du soleil, car tous, sans exception, ont le visage tourné lui.

Moi, je les regarde eux. Et je suis la seule à ne pas regarder le soleil.

C’est un moment profondément solennel que j’observe, dont je suis témoin.

Alors, je sens une présence derrière moi, sur ma gauche. Je ne me retourne pas. Une voix me dit : "Ne t’inquiète pas, le meilleur est à venir".

Le rêve s’arrête là.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir ce film, des années plus tard "la cité des anges", avec des anges en burnes foncés, dans une même attitude, sur une plage, cela m’avait vraiment frappée.... Mais dans ce film, les anges venaient assister au lever du jour, la lumière du soleil était d’un clair matinal.

J’ai fait ce rêve, quelques mois après avoir perdu mon père et mon petit frère. Ils sont partis sans que j’ai pu leur dire adieu


Le soleil est ici le soleil couchant effectivement. Et la promesse est : "le meilleur est à venir".

Il y a de nombreux symboles pour, là encore (après la série de rêves J’étouffe que vous venez de publier), supposer un rêve œdipien, mais montrant cette fois une résolution des sentiments œdipiens. C’est pourquoi il est étrange que cette série de rêves intervienne avant celle appelée J’étouffe. Pour cette raison, même si résolution de l’œdipe n’est jamais une disparition de ces sentiments ambivalents qui sont permanents en l’Homme (mais plus ou moins problématiques), cette série de rêves vient modifier la compréhension de la suivante.

Ici, l’action se passe sur la plage. C’est le lieu idéal pour convoquer le père et la mère. Or je note que la mère est absente.

En revanche, tout le scénario du rêve tourne autour de la disparition du soleil. Il s’agit ici de lui dire au-revoir, mais je ne pense pas que cette disparition corresponde à un deuil, plutôt l’acceptation de la disparition du père oedipien.

Car la couleur dominante est le orange, et cette couleur également correspond parfaitement à cette thématique, dans le sens d’une résolution, d’un apaisement (or tout le ton du rêve semble correspondre à cet apaisement).

Enfin, il y a cette promesse : "Ne t’inquiète pas, le meilleur est à venir". C’est celle qui justement vient clore la théorie de l’œdipe : la petite fille abandonne ses désirs œdipiens, et ses désirs se portent alors sur l’avenir. Le sentiment de perte est ainsi compensé par un désir reporté.

L’étude symbolique de ce rêve conclue à la résolution de l’oedipe, c’est à dire à une réconciliation des relations inconscientes avec le père et la mère, d’une acceptation des sentiments d’ambivalence né durant la période oedipienne.

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