Cochon, porc
Le cochon et plus encore le porc sont synonymes de luxure, même si cette sexualité débordante ne correspond pas à leur véritable nature.
Le tabou du cochon
Le porc est domestiqué assez tardivement dans l’histoire, car, contrairement au mouton par exemple, il ne peut pas suivre les déplacements des nomades.
Dans la culture hébraïque ancienne, c’est l’animal le plus tabou, il n’est pas consommé, sa peau n’est pas utilisée, même son nom ne doit pas être prononcé ou écrit ! Chez les musulmans, le cochon est également taboué.
Pour le christianisme, le cochon, qui a toujours la tête vers le sol qu’il fouine (et non vers le ciel, attaché aux valeurs du bas et refusant celles du haut) n’est pas davantage apprécié.
Comment expliquer ce rejet ? Les raisons sanitaires ne sont pas justifiées, le porc ne présentant pas davantage de risques que d’autres animaux consommés à la même époque, sous un même climat. Mais il est vrai que dans ces zones géographiques où l’eau était rare, le cochon en demandant beaucoup (car il respire mal, il a besoin de se rouler dans l’humide), il était logique de ne pas en élever.
En revanche, le porc mange n’importe quoi, des immondices même. Au Moyen-Age, les cochons vivent dans les villes, se nourrissent des déchets jetés dans les rues. D’un point de vue symbolique, le refus de s’associer au cochon prend davantage de sens.
Et si l’on ajoute la parenté physiologique reconnue très tôt entre le cochon et l’homme, alors le tabou de la viande de porc s’explique encore davantage : manger du cochon, c’est un peu devenir cannibale.
L’animal lubrique
C’est à la fin du Moyen-Age que le cochon est associé à la cochonnerie, alors qu’auparavant c’est le chien qui supportait cette réputation d’animal lubrique.
L’image de lubricité lui vient de sa façon de vivre, dans la boue. De la saleté physique à la saleté sexuelle, le glissement était facile...
Rapport entre le cochon et l’argent
Une truie donne naissance à beaucoup de cochons, il est source de nourriture, d’où l’idée que l’on détiendra toujours quelques richesses en possédant un cochon, et le lien entre le cochon et l’argent.
Aussi, au XVIIIème siècle apparaissent les premières tirelires en forme de cochon.
L’animal incarne alors une image plus heureuse. Avant la première guerre mondiale, on envoie souvent une carte postale où figure un cochon avec un trèfle à quatre feuilles, car le cochon est alors devenu un animal porte-bonheur.
Le rose du cochon
Le rose vif du cochon dans la représentation de l’animal est opposé à sa robe foncée (noire, brune, grise) originelle. Ce n’est qu’ au XVIIIème siècle que sa peau est devenue rosée, lorsque l’on a croisé des cochons européens avec d’autres d’Asie pour améliorer la race.
Un gros porc
En conclusion, la similitude entre le cochon et l’homme, et un imaginaire collectif qui a associé le porc à une sexualité débridée ou un amour débordant pour l’argent, ont conduit à ce que le porc soit devenu une insulte pour l’homme.
Ce regard méprisant sur un personnage masculin du rêve, souvent portée par une femme, traduit en réalité une vision de son propre masculin, de son animus (lire notre article sur ce sujet), construit certes par identification sur les exemples masculins rencontrés dans sa vie.
Le cochon est un animal dégoutant, rejeté longtemps, mais peut-être simplement en raison de sa proximité avec l’homme... Animal lubrique, ou animal signe de richesse, le symbole trouve toute sa place dans nos rêves.
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