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Un rêve énervant


ça, c’est un rêve plutôt désagréable...

Je vois une maison, je suis dans la maison, ou c’est une autre, à côté d’une fenêtre, contemplant un paysage enneigé, plat, blanc...

Soudain, j’aperçois une voiture, une jeep de couleur noir (j’aime ce genre de voiture).
La voiture bascule sur ses deux roues avants, et risque de tomber dans un précipice...
Je me précipite pour la remettre sur ses quatre roues et c’est moi qui tombe ou alors l’autre !

L’une de nous deux tente de porter secours, en appelant l’aide d’un ami pilote (Mon ami à distance travaille dans le domaine de l’aviation).
Le pilote (je connais pas mais il a tête de Tom Cruise ou Brad Pitt avec des lunettes genre Ray-Ban, aviateur, lunette préférée de mon père et moi même !) arrive avec son avion ou je ne sais quoi. Je dois m’accrocher à l’aile de la machine et je me trouve dessous. Il nous transporte moi et l’autre sur un glacier ferme, étendu. C’est à moi de sauter en premier malgré le risque de glisser...

C’est fait !
La fin du glacier nous ramène à une maison souterraine, en glace ? (c’est tout blanc, très ouvert, on dirait pas de limite)
Nous sommes dans une grande salle (moi, l’autre femme qui semble être une ombre se confondant à moi tout le temps, une sœur, il y avait plein de gens).
Des acteurs pornographiques semblent s’introduire pour se mettre en scène (que des hommes et peut être que cette autre femme en faisait aussi partie).
L’un d’eux, avec des cheveux blonds un peu longs, me choisit (je suis sous les draps ) et il glisse la tête en premier (là, je ne sais pas ce qui c’est passé).

Personne ne le remarque, ni le voit (peut être juste l’autre femme, qui raconte ultérieurement ce qui s’est passé à un homme faisant partie de ce groupe qui semble être le plus vieux, ou leur chef)
Ce chef avait offert une fellation à l’homme au cheveux blond, comme pour le récompenser pour sa performance ?!...Son organe sexuel était démesuré
Après c’est un procès, quelqu’un avait insinué que l’homme aux cheveux blonds avait pratiqué des attouchements sur des femmes présentes dans la salle.
On essaye de savoir qui est la personne et il avoue en prononçant mon nom mais tout en disant que j’ai pas refusé et que j’ai été quelque part consentante.
On vient me demander si c’est vrai ... Je me réveille !

Tout ça est troublant certes, ça laisse poser des questions sur le message derrière ces images mais ce qui est beaucoup plus troublant c’est de découvrir pour la deuxième fois, en me réveillant que la porte de ma chambre était ouverte. Si, la nuit dernière, je me suis amusée à l’idée d’avoir pas très bien fermé la porte. Aujourd’hui, pas du tout, c’est même inquiétant parce que je me suis assurée avant de dormir, qu’elle était bien fermée. Si au début j’avais soupçonné que quelqu’un aurait pu l’ouvrir et ne pas la fermer en sortant pour que je me réveille, Je me suis aussi rappelée que j’ai été sujette à du somnambulisme quand j’avais l’âge de 7-8 ans, je crois ! C’est peut être moi, qui l’aie ouverte !


Pour moi, un mouvement évident apparaît dans ce rêve et vos commentaires, un mouvement psychique essentiel dans l’individuation, une reconnaissance progressive de votre ombre (théorie de l’ombre ici).

Je parle de mouvement parce qu’une reconnaissance de cette ombre, cette partie noire vers laquelle on a peur d’aller, a déjà eu lieu, a déjà été travaillée. Or aujourd’hui :
 dans votre rêve, vous observez clairement la confusion entre vous et cette ombre, cette autre femme qui est également vous,
 dans la réalité vous vous amusez de cette porte laissée ouverte durant une nuit, de cette ouverture inconsciente, transposition dans l’espace d’une ouverture psychique intérieure en cours.

Or comme le mouvement est amorcé, ça (l’inconscient) pousse au maximum, jusqu’à retrouver certaines limites, limites marquées par l’angoisse généralement, la peur, des émotions (venant du corps donc) qui signalent à la psyché que c’est difficile d’aller plus loin pour le moment.
Or vous exprimez parfaitement que, maintenant, cela vous inquiète d’avancer sans savoir, sans maîtrise de la conscience, ce somnambulisme intérieur que vous projetez sur la crainte d’un somnambulisme dans les faits.

Jusqu’où vous a poussé votre inconscient dans la découverte de votre ombre ? Jusqu’à la question de savoir ce qui vient de vous et ce qui vient de l’autre. Jusqu’au déplacement (dans le rêve, à destination de la conscience) des limites de votre être.

Notamment, "l’autre femme, qui semble être une ombre se confondant à moi tout le temps" fait partie des acteurs pornographiques. Et si l’homme blond vous choisit, s’il semble entreprenant (un entrepreneur, à sa façon), il déclare au final que vous n’avez pas refusé et que vous étiez consentante. Qu’est-ce qui vient de vous, qu’est-ce qui vient de l’autre ? "On vient me demander si c’est vrai ... Je me réveille !" Vous n’avez donc pas encore répondu à la question. Mais ce qui est important, c’est de découvrir qu’une part de vous vous a conduit, en partant de l’ami pilote, d’une relation à distance, à d’autres rencontres beaucoup plus matérielles, à d’autres visions en particulier sexuelles, qui toutes vous révèlent vous.

C’est un véritable procès intérieur (une délibération est le terme de Paul Diel), car il s’agit de mesurer vos frontières, ce qui relève de votre volonté, consciente et inconsciente. Il s’agit d’élargir vos frontières, de vous découvrir plus pleinement. Alors évidemment le rêve est surtout sexuel, mais le mouvement n’est pas limitatif, il est général. Pour finir par du théorique, ce mouvement en cours est celui de l’intégration de l’ombre pour les jungiens.

Or c’est dans ce cadre, dans cette évolution, que serait à analyser le titre que vous avez donné à ce rêve : pourquoi ce rêve vous apparaît-il énervant ?

Un autre point important : d’acteur dans vos rêves, du rôle de sauveur comme au début de celui-ci (vous tombez à la place de la voiture), vous vous laissez emportée par l’avion, entraînée par l’autre femme, jusqu’à accéder à une position passive, à vous laisser faire par l’homme blond.


Vous m’indiquez que ce qui vous a énervé, c’est d’avoir retrouvé votre porte ouverte, et ça on le comprend bien ! Personne n’aime être confronté à ce type d’interrogation : Qu’est-ce qui s’est passé alors que j’étais endormi(e), question à laquelle on ajoute généralement, parce que la conscience aime les films d’horreur, Qu’est-ce qui aurait pu se passer ?

Une hypothèse : le somnambulisme qui vous inquiète n’a pas eu lieu et n’aura pas lieu.

Dans ce cas, cette angoisse n’est qu’une projection d’un phénomène intérieur. Vous avez peur de sortir de votre Moi, de votre construction consciente, et de perdre totalement le contrôle. Et ça aussi c’est parfaitement compréhensible. La force de l’inconscient, dès lors qu’elle est perçue, génère une angoisse terrifiante. La peur de la folie n’est pas loin. La peur aussi de revenir à un état primaire, sans conscience. Tout cela est parfaitement normal.

Mais si j’ai écrit que, dans mon hypothèse, ce somnambulisme n’aura pas lieu, c’est que j’ai la conviction que l’inconscient, face à un Moi structuré d’une part et qui l’accepte d’autre part, ne mettra jamais en danger le sujet. Pour une raison simple finalement : c’est que les intérêts de l’inconscient et du Moi convergent toujours quelque part. Et c’est vers cette convergence, cette conjonction pour reprendre le terme de Jung, que vous pousse, ou vous conduit, votre inconscient.

EN CONCLUSION :

Rêve d’ombre, qui dévoile cette ombre certes, par sa représentation notamment sous la forme d’une autre femme, mais qui permet aussi d’amplifier le mouvement de son intégration.




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