Solve Coagula
C’est un rêve de mars 2013. C’était une période de ma vie ou une transformation intérieure totale était une exigence vitale.
Je suis sur le plateau d’une falaise, je m’élance droit devant vers le bord du précipice ; Un groupe de personnes juste derrière moi, en haut de la pente ascendante, me crie inquiet : " Non !! Ne va pas par là, tu ne sais pas ce qu’il y a par là !!" A cet instant je deviens spectateur et me situe sur le coté droit de la falaise, et vois la scène qui se déroule sous mes yeux :
Une vision panoramique s’offre à mes yeux, de naissance du monde, d’un monde dépeuplé, j’entends par là, qu’il n’y a rien d’autre que la nature à l’état sauvage. Ou que porte mon regard, pas une ville à l’horizon, aucune construction humaine. Ce n’est pas une plaine, c’est un continent, plat, sans fin. La terre est jaune foncé, une lumière orangée, chaude, baigne cet espace. il y a des touffes d’herbes très vertes parsemées, et quelques arbres. Je peux voir, dans le lointain, face à la falaise, une immense montagne. Elle est très très loin et c’est l’unique relief, un peu comme le kilimandjaro planté dans la terre africaine. Je suis à l’aube de l’humanité, c’est ce que m’a inspiré cette vision.
Je vois le groupe à gauche, et devant moi deux personnes : sur la gauche une jeune femme qui ne sait pas si elle doit avancer vers le précipice ou reculer, elle est incapable de décider, elle est déchirée entre deux voies possibles. Elle écoute les mises en garde du groupe, elle se sent emporter en craignant d’avancer car du haut de la falaise, on ne voit pas ce qu’il y a en bas. L’autre personnage, devant elle, plus énergique, presque masculine l’entraine par la main, en prenant son élan pour sauter. Elle l’entraine comme quelqu’un qui sait que c’est la seule et unique direction à prendre, il n’y a pas d’autre issue. C’est un moment très fort dans mon rêve, car je sens la volonté, la détermination de ce personnage qui tire l’autre, coute que coute, qui l’emporte avec lui comme quelqu’un dont on ne se sépare pas. Il poursuit son élan et saute dans le vide, avec elle. Dans l’inconnu.
Noir. Comme une coupure de film. Je ne vois pas la chute.
Je suis en bas la falaise. Je suis dans un fleuve qui contourne la falaise. Je suis un. Le liquide dans lequel je baigne n’est pas froid, il n’est pas chaud non plus. Sa couleur est indéfinie. Mais l’idée de baigner dans l’indéfini n’est pas forcément agréable. Je réalise que je ne suis pas mort. Je me tourne vers la gauche, et je vois le rivage à une centaine de mètres. Il y a un très grand arbre, au tronc robuste, et au feuillage très large et vert sombre, comme la foret africaine. Je me dis tranquillement « Bon, eh bien il ne reste plus qu’à trouver le moyen d’arriver la-bas ». D’arriver au rivage. Et je commence à nager.
Ce rêve m’a fait une très forte impression. Il y avait quelque chose d’inhabituel, un peu comme si j’avais été transporté quelque part au fond des âges.. J’ai cherché sur internet... je cherchais quelque chose qui puisse m’en dire plus... et de fils en aiguilles, je suis tombée sur cette peinture en pièce jointe, j’étais sidérée de voir dépeint si bien "l’esprit" de mon rêve, hormis les animaux et la sortie des eaux de l’homme, car dans mon rêve, je ne me vois pas sortir de l’eau. Mais cela ressemble au paysage de mon rêve... Dépouillé de tout, et primordial. Et j’ai bien l’impression que c’est aussi le thème de mon reve. Et peut etre bien que je suis encore dans le fleuve depuis… Il s’agit du processus alchimique dont j’ignorais tout, Solve Coagula.
Ce rêve est intéressant car les grands rêves sont rares. Un grand rêve a notamment cette particularité qu’il peut être interprété sans se référer à l’histoire du rêveur, la symbolique et le sujet traité étant universels. Mais surtout, l’impression laissée par le rêve dure généralement, car l’expérience vécue psychiquement laisse des traces profondes, elle est structurante.
Ici, l’impression vous vient en particulier de la magnificence du monde originel vu au début du rêve. Dans cette description interviennent des symboles que l’on pourrait isoler, mais c’est le tableau d’ensemble qui compte, or il s’agit bien de la terre primordial, première, la materia prima des alchimistes si vous voulez.
Et cette terre vous attire. Vous êtes alors spectatrice de vous-même, de cette partie féminine mais aussi de cet animus (concept jungien sans lequel ce rêve perd tout son sens) qui pousse vers l’inconnu, c’est à dire vers l’avenir, la vie. L’animus est un archétype, un symbole extrêmement fort, qui correspond donc à une énergie très puissante. Ce "quelqu’un dont on ne se sépare pas" est en vous-même, et dans ce rêve vous le ressentez, d’où la force qu’il conserve en vous encore aujourd’hui.
En bas de la falaise, vous redevez alors vous-même, entière. Et ce liquide ni chaud ni froid me fait penser à un liquide interne, à la température du corps. Vous seriez alors en vous-même, après cette chute vous conduisant au plus profond de votre intériorité. Et c’est en vous-même qu’il y a cet arbre puissant, l’arbre de vie, symbole aussi ancien que l’humanité, lui aussi un archétype.
Ce rêve est particulièrement important puisqu’il en découle toujours une énergie de vie puissante, plusieurs mois après, énergie puisée dans la rencontre avec l’animus, dans la sensation d’une totalité.
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