Devant une feuille de dessin

Je suis devant une feuille de dessin, je dois faire mon auto-portrait, mais c’est comme impossible, finalement je n’arrive à dessiner que me mon ombre.

Comme cette phrase est belle, et vraie, comme ce rêve est complexe malgré sa concision.

Vous devez vous représenter, donner une image de votre totalité, de ce que vous êtes. Se projeter, se représenter par des images, c’est le mécanisme même des rêves.

Or tout ce que vous parvenez à dessiner, c’est votre ombre. Impossible de ne pas se référer à l’ombre jungienne, le côté sombre de la personnalité que l’on préfère généralement ignorer, et projeter sur les autres.

Mais vous, vous ne pouvez rien montrer d’autre que cette ombre. Vous la connaissez si bien qu’elle vous cache votre côté lumineux. Généralement, c’est l’inverse : les gens se trouvent parfaits, et détestent les autres, qui ont tant de défauts. Vous, c’est l’inverse. Votre ombre prend toute la place.

Or, si vous connaissez si bien ce côté obscur de votre personnalité, c’est que vous vous connaissez bien. Seule certaines personnes ont la capacité de se regarder ainsi, bien en face, dans le miroir des rêves. Si vous n’avez pas peur de cette image, c’est que votre valeur est certaine.

Votre partie lumineuse existe, c’est une certitude. Mais l’ombre la dissimule totalement. Acceptez cette partie lumineuse en vous. C’est le message de ce rêve.

C’est difficile, quand on s’est longuement dévalorisée, de regarder autre chose que son ombre. C’est difficile, mais ici c’est votre rêve qui le dit, c’est vous-même qui vous le demandez. Écoutez vous. En notant que, par le partage de vos rêves, c’est déjà ce que vous faites...