Sirène

La sirène se caractérise par un corps de femme et une queue de poisson. Autrement dit, une femme à qui il manque les jambes, les pieds.

L’expression du manque

La sirène habite l’océan. Elle est très proche de l’eau, et très à son aise dans cet élément. Mais l’eau est déjà un symbole de la féminité. L’eau, c’est la mère, l’un des quatre éléments, un archétype.

Aussi, cette facilité de déplacement dans l’eau, cette symbiose, n’apporte que peu au symbole féminin de la sirène.

En conséquence, ce qui va la caractériser la sirène, c’est davantage un manque. En psychologie, le ressenti d’un manque est associé au sentiment de castration, étape majeure du développement de la petite fille. Sentiment qui trouve son origine dans l’absence physiologique de pénis, mais surtout dans le fantasme (symbolique) d’une incapacité à posséder le phallus.

Ce sentiment d’un manque peut se retrouver dans tout un ensemble d’images en échos d’un présent vécu par une femme et réanimant en elle ce sentiment très ancien, constitutif de son organisation psychique.

Chez l’homme également la castration réapparaît dans les rêves, mais alors davantage comme une angoisse, celle de perdre le phallus, renvoyant à la même problématique finalement.

Le manque de pieds

La sirène n’a pas de pieds. Le pied est un symbole phallique. L’absence de pieds exprime ainsi une insatisfaction sexuelle.

C’est l’interprétation qui découlerait d’une analyse freudienne du rêve : la sirène comme témoin d’un sentiment d’incomplétude sexuelle.

Mais Paul Diel élargit considérablement les conflits qui se jouent dans les rêves, conflits entre pulsions spirituelles et pulsions accidentelles (comprenant les pulsions sexuelles et les pulsions matérielles). Dans ce cadre, la sirène soulignerait davantage des aspirations spirituelles (pas au sens religieux forcément), élevées, entravées par des pulsions accidentelles, empêchant les possibilités d’une élévation véritable.