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Rêve de soi enfant


Je suis une jeune femme de 22 ans qui finit ses études de master en fin d’année. Je pense passer un cap dans ma vie, je vais bientôt commencer à travailler. En l’espace d’une semaine, je viens de rêver à deux reprises de moi, enfant, ce qui ne m’arrive jamais.

Cela fait deux fois en une semaine que je rêve de moi, petite, alors même que je n’ai aucun souvenir de mon enfance et que je ne fais jamais ce type de rêve. Je tiens à préciser que même si je n’arrive pas à voir mon visage, je suis sûre, sans aucun doute, qu’il s’agit de moi.

Lors du premier rêve, je me suis vue vers l’âge de 4-5 ans. Je me voyais de face, j’avais la même coupe de cheveux que sur les photos mais je ne voyais pas mon visage. Je parlais, mais m’exprimais avec un accent et n’arrivais pas à prononcer les -r. C’était un rêve très court mais si magnifique, dans le sens où je renouais avec moi-même ; enfin, je pouvais voir ou "imaginer" qui j’étais plus jeune, n’ayant aucun souvenir dans ma mémoire.

Je suis franco-asiatique et il est vrai que très tôt j’avais arrêté de pratiquer ma deuxième langue parce que je la mélangeais avec le français, et que cela débouchait sur pas mal de petites insultes, auxquelles tout enfant est sensible. Peut-être que ce rêve en faisant référence, mais je ne vois pas véritablement pourquoi me le montrer, et pourquoi maintenant, à 22 ans, alors que ce problème n’en est plus un à mes yeux.

Hier soir, j’ai encore rêvé de moi, enfant. Cette fois-ci, il me semble que j’avais entre 9 et 12 ans. Je me suis retrouvée dans un bus qui paraissait assez grand et roulait dans une ville inconnue, étrangère je dirais. J’avais le sentiment qu’il s’agissait d’un voyage précédent avec mes parents (nous avions l’habitude de partir chaque année en Turquie ou dans les pays du Maghreb). Puis le bus s’est retrouvé dans la montagne (et c’est à ce moment je pense que le rêve ne tient plus compte de faits bien réels et avérés), sur un chemin si étroit qu’une personne à la fois seulement pouvait l’emprunter.

Là, je devais lâcher une sorte de charriot ou caddie qui était supposé s’arrêter in extremis avant le ravin. J’avais peur de le faire parce que j’étais persuadée qu’il allait tomber mais je devais le faire. Pendant ce temps, une personne m’expliquait que si je trouvais dans une boite de thé, un motif particulier, je pouvais gagner un voyage ou un an de thé. Juste avant de lâcher le charriot, j’ai trouvé ce motif. Puis j’ai lâché le charriot, qui ne s’est pas arrêté mais au contraire est tombé dans le ravin. Je me suis approchée, et le ravin semblait bien moins important que ce que j’imaginais. Je pouvais le rechercher. Mais je ne l’ai pas fait.

En revenant vers le bus, un ami avait pris le motif et était parti en courant. Je décidais de le suivre, et je me suis retrouvée devant un champ avec de hautes herbes et énormément d’araignées courant partout sur le sol. J’étais certes en chaussettes ou pieds nus mais ayant une phobie inimaginable des insectes, j’ai demandé à mon père resté dans le bus de me jeter mes chaussures. Je décidais de nouer mes lacets. J’ai pris appui sur une énorme pierre rectangulaire. Mon père s’est assis à mes côtés et j’ai été frappée par l’odeur d’alcool qui semblait si forte. D’ailleurs, je l’avais appelée formol dans mon rêve alors même que je ne connaissais pas et ne connais d’ailleurs toujours pas l’odeur de ce composé.

J’étais comme persuadée qu’il y avait eu quelqu’un qui était passé pour nettoyer des taches de sang. Puis je vis une corde entachée et la pierre bougea légèrement pour laisser entrevoir des pieds. Il y avait un corps sous cette pierre. J’étais dans un véritable état de malaise, sans pour autant avoir réellement peur. Je ne me sentais absolument pas bien du tout et j’en fis part à mon père, qui niait l’existence de ce corps.

Je me mis donc à courir mais il n’y avais plus de champs, nous étions sur le bord d’une route équivalent à une départementale mais toujours dans un pays étranger, plutôt chaud vu les paysages et la mer. Je descendais dans le léger ravin pour retrouver mon ami avec le motif. Il n’était plus seul mais entouré de deux autres personnes qui ne souhaitais pas qu’il me rende ce motif. Cet ami, il faut le préciser, est une personne que j’ai rencontré bien plus tard, vers mes 16 ans, en vacances en Turquie. Il hésitait à me le rendre mais a finalement préféré écouté ses amis et ne me l’a donc pas rendu. Il était gêné et j’étais triste.

Je suis repartie vers le bus qui s’était transformé en mini bus entre temps. Je pensais très fort à éliminer cet ami de mon cercle d’amis, de l’oublier et de ne pas lui pardonner. Sentiment étrange puisque j’eus une pensée directe à mon quotidien actuel. En ce moment, je suis relativement perdue dans le sens où je ne m’embarrasse plus de personnes néfastes et malsaines ou malhonnêtes en les éliminant directement de ma vie, mais d’un autre côté le fait de perdre des personnes et de ne pas être plus tolérante me déplait. Bref, en revenant vers le mini-bus, celui-ci redémarra et me laissa seule sur le bord de la route. Je n’avais pas peur du tout, je continuais à marcher/courir en sa direction. Il ralentissait et mon père me dit de revenir dans le bus. A ses côtés dans le bus, je mettais ma ceinture pendant qu’il me sermonnait d’avoir quitté le bus et de mettre mis en danger, seule.

Puis je me réveillai dans une chambre, dans une maison que je ne reconnaissais pas et qui n’était pas mienne. J’avais peur car j’étais seule et je ne savais pas où j’étais. Cela m’a rappelé très brièvement un autre sentiment que j’ai vécu plus petite, lorsque ma mère partait et me laissait dans la voiture seule alors que je dormais, pour faire quelque chose, je ne me rappelle plus quoi précisément, mais cette attente, une fois éveillée, me semblait durer des dizaines de minutes, voire une demi-heure. Revenons-en au rêve. Je sortis de la pièce et me retrouvait dans le hall de la maison puis je continuais et me retrouvais devant mon père et ma mère assis autour d’une table assez généreuse : il y avait beaucoup de choix et de mets sur la table. Il pouvait s’agir du petit-dejeuner, mais cela reste contradictoire avec la luminosité et l’environnement qui me laissait penser au début de soirée. Mes parents continuaient à préparer la table et m’ont calmement conviée. De ce passage précis du rêve, l’environnement (cette maison que je ne connais pas) m’interpelle bien plus que la situation avec mes parents autour d’un repas. Certes, cela me rappelle les bons moments passés entre nous autour d’un repas partagé dans la convivialité, mais l’environnement est étrange et peu rassurant.

Je me suis réveillée juste après. Ces rêves me laissent perplexe à chaque fois, parfois avec une pointe d’amertume et un léger malaise. Cependant, j’éprouve un bien-être incommensurable à me revoir petite, n’ayant jamais accès à des souvenirs d’enfance.

Je n’ai pas de clé d’interprétation, c’est pourquoi j’en viens à écrire sur ce forum, qui regorge de personnes aux idées intéressantes. Je vous remercie de m’avoir lue et reste ouverte à toute interprétation, généreusement partagée.

Douce journée


Vous dites de votre premier rêve qu’il était "’magnifique, dans le sens où je renouais avec moi-même". Et si ces rêves ne servaient qu’à cela, renouer avec soi-même ? Avec son enfant intérieur. Se reconstruire des souvenirs d’enfance. De toute façon, les souvenirs sont toujours des reconstructions, alors pourquoi ne pas les créer de toute pièce ? S’inventer un passé en accord avec son présent.

Or, pour devenir adulte, il faut repasser par l’enfance (comme pour devenir femme il faut passer par son masculin). Cette logique des opposés à réunir en une unité, complète, relève directement de la logique jungienne. Mais c’est aussi la logique de ce rêve semble-t-il, avec la réactivation d’expériences d’enfant.

Ce second rêve est très long, avec beaucoup de scènes possiblement à interpréter. Je retiens notamment cette expérience avec le caddie : il y a un risque de perte, vous agissez malgré tout, la perte se réalise, alors vous vous apercevez que ce ravin n’était pas tellement important, que vous pourriez récupérer le caddie, que l’angoisse liée à l’épreuve n’avait pas lieu d’être : c’est une expérience de castration. Se rendre compte que l’épreuve n’en était pas vraiment une. Traverser la vie sans angoisse, c’est un peu ce qui ressort de cette expérience.

De même façon, la perte est ré-expérimentée avec ce garçon, qui refuse de vous rendre ce qui vous appartient.

Et encore avec le bus, qui part sans vous, avant que vous le rejoignez.

Ou cette espace phobogène que vous décidez malgré tout de traverser.

Chaque fois le procédé est le même : se sentir dépassé du fait de son jeune âge, pour s’apercevoir ensuite que la perte est acceptable. Voilà la thématique essentielle que je repère, d’où le classement de ce rêve, mais il y en aurait d’autres certainement, notamment la relation au père.

EN CONCLUSION :

Se voir enfant, c’est se donner à voir son enfant intérieur.




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