Complexe !

Un fiancé pour ma sœur, vient nous rendre visite pour faire connaissance.

Ses manières avec ma sœur m’énerve : Il est autoritaire, il se donne le droit d’utiliser son argent pour monter un projet qui le tente ...
Je ne fais qu’observer au début, en espérant que ma sœur se rende compte toute seule de son comportement déplacé, main en vain.
Je finis par discuter avec elle, en essayant de lui montrer que son comportement est excessif et qu’elle doit faire attention et je lui laisse le temps de vérifier par elle même.
Elle est convaincue, elle ne veut plus de lui et le met dehors.

Dehors, c’est le déluge : L’eau emporte presque sa voiture qu’il tente de rattraper, mais n’arrive pas. Il risque de se noyer à son tour mais soudain un ours apparaît au milieu des flots. Il s’accroche à son dos et un combat se déclenche entre l’homme et l’ours. L’ours attaque l’homme dans la poitrine (au niveau du cœur) et dans le dos. Quand il s’apprête à se défendre, l’animal prend fuite.

L’homme blessé, se dirige vers l’hôpital pour se soigner ( il faut pas ignorer que l’ours l’a sauvé la vie, tout de même). Dans l’hôpital, il n’y a personne. Il essaye de s’auto-soigner, cherche un lit médical pour s’installer.
Il finit par être examiner . Il est séropositif et déclare avoir contaminé ma sœur !
C’est affreux ! Comment est ce possible ?

Je crois que la première partie du rêve a été fortement influencé par cette article que j’ai lu avant de dormir .
https://www.psychologies.com/Planete/Vivre-Ensemble/Articles-et-Dossiers/Violences-conjugales-pourquoi-est-il-si-difficile-de-partir ?
Sinon, il y a beaucoup de violence dans mes rêves, ces derniers temps (des gifles , des cris...) sans vraiment me rappeler des détails


quelques pistes, que je viens partager avec vous

C’est un peu désordonnées

En lisant l’article hier, il a suscité en moi deux réactions :

1) que je me voyait un peu dans cette anesthésie qui survient, non pas par rapport à des violences physiques mais plutôt émotionnel, psychique
et que je me suis infligée quand j’ai accepté de jouer le rôle de la confidente de l’ami à distance qui a été trahi par son amie, la plus proche.
(Pour moi, c’était bien plus que l’amitié et qu’il l’aimait autrement, sans vraiment se rendre compte).
J’ai trouvé ce phénomène un peu bizarre : On s’auto-torture, on passe en deuxième plan, pour assurer ou rétablir le bien être de l’autre.

2) ça m’a fait peur : Comment s’en protéger à l’avance, comment savoir si l’autre se transformera plus tard. Que si c’est le risque à prendre dans une vie à deux, alors il vaut mieux ne jamais la vivre.

Après il y a ce rêve, dont la seconde partie me semble plus complexe :

Cet ours qui blesse l’homme ( mon animus ?) mais le sauve d’une noyade assurée, d’un étouffement (La nuit d’avant, je me suis réveillée presque étouffée, j’avais du mal à respirer, comme si la chambre manquée d’oxygène, il fallait ouvrir la fenêtre, se calmer et retrouver une respiration normale (c’était étrange).

Et je note deux blessures : celle du cœur et celle du dos, et toutes deux me renvoient directement à la trahison amoureuse.

Le reste du rêve reste flou : Pourquoi cette maladie là précisément et cette contamination
Peut être dit elle que cette personne est aussi blessée émotionnellement et que désormais il me transmet la même blessure ?


Merci beaucoup pour ce partage. Il est en effet toujours essentiel de revenir au principe de base de l’interprétation d’un rêve qui, justement, n’est jamais respecté ici, sur ce site et sur internet en général, car ce travail, en grande partie inconscient, ne peut passer que par le langage, dans les échanges entre l’auteur du rêve et celui qui assume le rôle du Grand Autre.

Vos associations vous entraînent donc à regarder ce rêve comme l’image d’une blessure dont ont prend petit à petit la mesure lorsque les effets de l’anesthésie se dissipent.

Avec l’anesthésie va cette phrase : "on passe en deuxième plan, pour assurer ou rétablir le bien être de l’autre."

Or effectivement, très souvent on constate que l’inconscient joue ce rôle d’anesthésiant, qu’il a la capacité de protéger la conscience en la rendant insensible au présent, pour assurer son bien-être. Puis progressivement, lorsque le sujet est prêt, l’inconscient lève le voile, aussi lentement que nécessaire. Et pour vous, c’est comme si ce rêve venait revisiter dans le présent les blessures du passé.

Et en même temps que ce travail sur l’extérieur, la situation réelle vécue avec un homme, je ne peux m’empêcher d’observer un travail sur l’intérieur. En effet, apparaît clairement 4 personnages, comme dans d’autres rêves relevés sur ce site, assez rares finalement mais chaque fois tellement reconnaissables car ils se combinent parfaitement avec les propres observations de Jung :
 2 personnages masculins : l’animus et l’ombre de l’animus,
 2 personnages féminins : le sujet (lorsque c’est une femme) et son ombre.

Le Moi, vous-même dans le rêve, observe le fonctionnement des autres parties. Son ombre souffre de ses rapports avec l’animus, elle est contaminée par lui, incapable de se dissocier de lui. C’est comme si ces deux parties n’avaient pas l’énergie de se distinguer, de trouver leur propre autonomie.

Vous intervenez et l’animus, alors isolé, se retrouve en difficulté avec son ombre, l’ours, la part animale. Et comme dans les mythes, le masculin doit lutter contre cette part instinctuelle, la vaincre. Ce qui a lieu. Or vaincre l’ours, ce n’est pas le tuer, mais s’en séparer. Dans la logique jungienne, il s’agit toujours de séparer les opposés, le conscient et l’inconscient, le masculin et le féminin, qui sont indissociés au départ. Le travail consiste donc à laisser émerger les forces inconscientes, les laisser apparaître dans leur dualité, pour pouvoir en intégrer une partie consciemment, et progressivement ainsi passer de l’ombre à la lumière. Mettre à jour une partie, dans un rêve par exemple. Et ici c’est le moment pour l’animus :
 de se distinguer du féminin,
 de se séparer de l’instinct, de cette violence brute,
 de se soigner, de prendre le temps de se consolider.

Si vous retrouvez régulièrement une certaine violence dans votre imaginaire actuellement, certainement elle vient de ce travail de dissociation. Et certainement cela vous renvoie au passé, mais en même temps cela prépare l’avenir. Le masculin apparaît blessé, malade, mais s’il a contaminé une autre partie, c’est dans le passé. Voir la blessure, c’est se soigner. Constater la maladie, c’est guérir. Car chaque fois il s’agit de prendre conscience de ce qui était, or cette prise de conscience modifie ce qui est.

En notant que le titre choisi, complexe, est le terme choisi par Jung pour décrire un contenu psychique autonome, disposant de sa propre énergie, et qui donc parfois "prend le contrôle", s’exprime directement, dans les rêves ou dans la vie en générale, comme l’animus en particulier.

Rêve interprété à partir de la quaternité de la personnalité pour Jung, sur un double équilibre entre le masculin et le féminin, le Moi et son ombre.

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