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Méduse


Le mythe grec de Méduse a beaucoup inspiré les psychanalystes en raison de l’importance qu’il donne au regard.

Le mythe de Persée et Méduse

Méduse est la petite fille de Gaia et Pontos, de la Terre et de l’Océan (il faut souligner, deux symboles féminins par excellence, à noter pour préparer le lien entre Méduse et la mère).

C’est l’une des trois Gorgones, et Méduse a la particularité d’être mortelle.

Sa chevelure est constituée de serpents entrelacés. Elle a le pouvoir de tuer d’un simple regard, tout Homme qui la regarde étant menacé d’être pétrifié.

Aussi, pour la combattre, Persée approche Méduse tandis qu’elle dort. Pour éviter de regarder directement son visage, il la mire dans le reflet de son bouclier. Ainsi, c’est en voyant mais dans l’absence du regard (il détourne la tête, l’image n’est qu’un reflet) que Persée peut se saisir de Méduse et lui trancher la tête.

Méduse et la vanité

La caractéristique physique de Méduse tient à ses cheveux remplacés par des serpents. Or le serpent est chez Paul Diel le symbole type de la vanité.

La vanité chez Paul Diel peut être comprise comme la tendance, naturelle chez l’Homme, à se prendre pour Dieu. Or Méduse, descendante de dieux mais mortelle, figure bien cette ambivalence.

Persée va s’approcher de Méduse alors qu’elle dort, car on ne tente pas d’affronter la vanité lorsqu’elle est exaltée. On attend son contre-coup, le coup de fatigue qui laisse le sujet déchanter, la dépression.

Persée va alors couper la tête à cette vanité, pour qu’elle n’attaque plus le psychisme, que la fausse vanité soit éradiquée.

Le regard de la mère

Toute la théorie de Winnicott tourne autour de la mère suffisamment bonne pour son enfant. Il s’est intéressé notamment à l’absence de la mère, absence :
 ou bien suffisante, pour permettre à l’enfant de se construire dans l’absence (et la haine nécessaire) de sa mère,
 ou bien traumatique, lorsque l’enfant ressent un abandon contre lequel il se défend par le développement d’un faux-self (des défenses archaiques, tels les clivages).

Ainsi, la mère n’a pas à être parfaitement bonne, mais suffisamment, la différence entre les deux étant ces moments d’absence et matière pour l’enfant à haïr sa mère, condition de son détachement de cette mère primordiale avec laquelle il constitue une dyade durant les premiers mois de l’existence. Pour exister, la mère doit se détacher et permettre à l’enfant de la concevoir comme autre.

F. Pasche a insisté quant à lui sur les conséquences de la mère intrusive, qui empêche ce détachement de l’enfant, dans le but inconscient pour la mère de maintenir cet état de fusion et la satisfaction narcissique qui en découle.

La mère qui ne lâche pas un instant son enfant, qui ne lui laisse aucun espace de liberté, qui le pétrifie du regard, c’est Méduse.

Pour s’en séparer, l’enfant utilise ce bouclier qui, dans le mythe, est aussi un miroir, permettant une certaine mise à distance du danger, de trancher la tête (symboliquement) à cette relation dyadique et d’exister en tant que sujet.

EN CONCLUSION :

Le mythe de Méduse, et la façon dont Persée va pouvoir la tuer, est une image de la relation intrusive qui peut exister entre deux êtres, notamment entre une mère et son enfant. Pour Paul Diel, Méduse serait davantage le symbole de la Vanité.




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