Avoir faim

Avoir faim, c’est ressentir le besoin de se remplir.

Avidité sexuelle

Casanova, le célèbre séducteur, commençait toujours une soirée galante en partageant un bon repas.

La nourriture est une introduction au plaisir sexuel. Ne dit-on pas : Avoir faim de quelqu’un ; envie de croquer la personne désirée.

Dans cette logique, se gaver de nourriture, c’est anticiper un besoin sexuel important, une avidité sexuelle qui est juste annoncée, cachée derrière ces préliminaires gustatifs, qui impliquent l’oralité, or la régression au stade oral durant les préliminaires sexuels expliquent la succion et le baiser.

Une nourriture essentielle

Avoir faim, pour un bébé notamment, conduit à l’appel de l’autre. Pour appeler l’autre, on a faim. C’est la logique conservée dans le rêve. Le besoin de se nourrir, c’est le besoin d’attirer l’attention de l’autre.

Ce dont l’homme a besoin, par essence, c’est de nourriture évidemment, mais aussi d’affection, du lien à l’autre.

Le repas comme lieu du partage

La cène, le dernier repas de Jésus avec les apôtres, est le symbole du partage de la nourriture en signe de partage de l’amitié, de son amour pour l’autre.

Cette thématique était préparée par le précédent paragraphe : si la nourriture du bébé rime avec lien à la mère, le repas de l’adulte est le moment du partage de l’amitié et du lien social.

Le repas du rêve marque ainsi la convivialité, un désir de relations apaisées avec les autres personnes attablées.

Une nourriture spirituelle

Manger son ennemi, chez certains peuples primitifs, c’est s’approprier sa puissance. Se nourrir avidement, jusqu’à la boulimie, témoigne ainsi d’une soif de force extérieure, de pouvoir.

Mais c’est surtout le manque de nourriture spirituelle qui peut apparaître dans un rêve où on a faim. C’est le besoin d’un sens qui remplirait notre existence qui s’exprime alors. Le spirituel est alors à entendre dans un sens jungien : le besoin d’aller vers son Soi.