Séance avec mon psychanalyste

Je vais chez mon psychanalyste avec mon petit-fils que je viens de croiser et elle me le confie.

Mon psychanalyste sort de son bureau portant un grand cadre sans dire bonjour. Je pense qu’il est en colère que j’ai lâché ma psychanalyse, mais justement je reviens pour une véritable fin, une séparation, une explication.

Comme il ne revient pas et que mon petit fils est agité je décide de le raccompagner je reviendrai plus tard.

Sur le chemin je vois un homme qui est poursuivi par un agresseur très violent. Je ne fais pas le poids face à cette violence donc je m’esquive.

Je dois sortir des sous pour ma consultation mais j’ ai Peur d’être agressée, alors je remets à plus tard.

Je confie mon petit-fils fils à sa nourrice et je rencontre ma fille avec une de ses amie qui me demande une armoire, mon mari répond on verra et moi je veux bien lui donner. Puis je me ravise je lui achèterai la même. Je dois retourner voir le psychanalyste pour lui dire qu’il est dangereux.

Le thème du psychanalyste m’interroge sur le transfert négatif est-ce une erreur de tactique du psychanalyste ou une répétition de ma part, il y a eu un effet catastrophique car je ne pensais qu’à mourir et les moyens d’y arriver après qu’il ait interprété mes accidents répétés en désirs de mort inconscients.

La demande de ma fils concernerait une transmission ?
Je préfère lui en acheter une neuve, ce qui coupe justement la transmission de l’armoire.
Le petit-fils, comme le rêve de mort de mon fils parlerait de castration ?

Que viennent faire votre petit-fils et votre fille dans ce rêve ? Ils sont comme une histoire à côté de l’histoire de ce rêve, comme une relation à côté de celle entretenue avec votre psychanalyste. Est-il question de la transmission, de tout ce que vous avez été capable et êtes encore capable de leur transmettre ? Après tout, cette question est toujours intéressante, car on ne cesse de donner la vie finalement, de transmettre en permanence autour de soi.

Mais le sujet principal, la préoccupation qui a généré cette réflexion onirique semble être la relation qui vous lie à votre psychanalyste. Or vous vous donnez à voir celui-ci avec son grand cadre, son cadre perçu comme trop rigide peut-être, trop grand ? Dans tous les cas, dans ce cadre analytique, vous n’avez le droit ni à un bonjour ni à la possibilité d’une "fin, une séparation, une explication".

Un cadre sans fin, c’est une spirale, pour vous ramener vers un joli symbole. Mais il est vrai que, normalement, l’analyste prépare et accompagne la sortie de la relation transférentielle.

En analyse rêve éveillé, je n’utilise pas le transfert. Je ne le nie pas mais le transfert n’est pas interprété. Le rêve éveillé est l’élément tiers qui permet les projections nécessaires. Alors ce qu’a fait votre analyste, je n’en sais absolument rien. En revanche, ce qui apparaît dans le rêve, c’est que vous associez à cette relation sans fin :
– l’image d’un agresseur très violent que vous ne pouvez qu’esquiver,
– la peur d’être agressée pour des raisons d’argent.

Et pourquoi ne pas interpréter cette histoire de sous et la possibilité d’acheter une armoire comme une réflexion nocturne sur la réorientation de vos dépenses, comme si vous pouviez maintenant choisir d’utiliser différemment vos ressources.

Pourquoi ne pas imaginer en vrai cette dernière consultation avec votre psychanalyste, celle que vous demandez dans votre rêve ? Pour voir. Juste pour voir. Pour que cette fin, qui est déjà là, puisse aussi être ailleurs, sous forme symbolique, une réalité. Une séance pour dire votre ressenti, "pour lui dire qu’il est dangereux". C’est le rôle même d’un psychanalyste de recevoir ce type de propos, de jouer le jeu des projections, du transfert, ou de la relation humaine jusqu’au bout.