Les mains menotées
Mon ami arrive en me tendant des menottes spéciales rouges, toutes neuves.
J’étais totalement désintéressée, totalement opposée à l’idée de les mettre dans les mains, que je les ai jetées ou mises par terre.
Après je reviens, je les prends, je les déballe de leur couverture en plastique et je les ai mises ou je laisse mon ami me les mettre dans les mains, comme pour les essayer.
Des menottes spéciales parce qu’elles fixaient mes bras ouvertes au dessus de la tête.
Et il y avait une plaque rouge aussi entre les deux menottes sur laquelle, je devais centrer ma tête !
Pour recevoir des coups ? plein le visage ? de la part de mon ami ?
Je me suis réveillée...
Je pense plutôt (et cette interprétation peut être comprise comme la prolongation de mes propres phantasmes) à un accessoire pour des relations sexuelles ("des menottes spéciales") permettant d’exprimer une certaine agressivité (la couleur rouge), vécue ici dans la contrainte et la passivité.
La passivité imposée, pour se donner totalement au masculin : peut-être une image du rapport sexuel.
Je lis donc ce rêve comme un moyen d’accéder à votre ombre (voir dossier Jung), c’est à dire à la partie sombre de votre personnalité. C’est une chance de pouvoir accéder grâce à ses rêves à cette part souvent cachée, inavouée, de nous-même. En effet, si en prendre conscience ne permet pas forcément de la modifier, en revanche l’ignorer et la rejeter fait qu’elle agit sans que l’on s’en rende compte, inconsciemment.
Si je vous suis dans votre analyse dans un contexte purement sexuel et fantasmatique, je note que la relation sexuelle est toujours négativement configurée dans mes rêves : violence, passivité, abîme...
Et je ne comprends pas vraiment comment ce rêve s’inscrit comme un moyen d’accéder à m’ombre.
Et je ne vois pas à quoi ça m’incite.
C’est étrange, la relation sexuelle ne devrait pas être représentée aussi cruellement dans mes rêves ...
Je comprends évidemment votre réticence devant ces images. Elles ne sont pas vraiment utiles à votre vie de tous les jours, peuvent même être perçues comme inquiétantes. Mais, comme tous vos autres rêves, elles permettent de cerner la véritable nature de l’inconscient. Il n’est pas là pour nous aider à nous décider devant le rayon Surgelés du supermarché. Il n’a pas à aider la conscience. Elle est là, et lui aussi. Avant tout il cherche à exister, à s’imposer à la conscience s’il le faut. Il veut sa place. C’est ça son objectif. Atteindre la conscience pour que celle-ci lui reconnaisse une place.
Et c’est cela que je tente de proposer via mes interprétations. Celle-ci est typiquement freudienne, prenant le rêve au premier degré, le scénario onirique permettant alors la décharge pulsionnelle de la libido.
Mais avec un regard plus jungien, on admet également que la reconnaissance de l’ombre est aussi un moyen de faire en soi une place à cet univers pulsionnel, qu’il soit sexuel ou non d’ailleurs.
Et si ces pulsions sont fortes, parce que sans autres possibilités de s’exprimer, cela ne les rend pas laides, ou violentes, ou menaçantes... Elles sont pulsions voilà tout, avec leur quantum d’affect pour reprendre les termes de Freud, affects ici très puissants je vous l’accorde. Mais justement : la reconnaissance ou libération (suivant les théories) de ces affects va libérer une énergie nouvelle très importante. Toute cette énergie bloquée au niveau fantasmatique est désormais disponible. Très concrètement, lorsque l’énergie sexuelle est libérée, reste la tendresse.
Alors, finalement, loin d’être cruel, ce rêve vous permet de retrouver en vous ce besoin de tendresse, fondamental, et rien d’autre.
Tout de même, veuillez excuser les raccourcis qui sont les miens, par manque de temps évidemment dans les propositions d’interprétation que j’ose, mais aussi par nature... Et puis, j’observe les productions de l’inconscient avec une telle confiance en leur nature positive que toujours j’apporte mes explications (qui restent les miennes !) avec l’idée qu’elle ne pourront elles aussi n’être que positives. Si sur le fond je pense agir dans le bon sens, sur la forme ça manque parfois, là aussi, de douceur.
Le masculin qui au lieu d’inciter à l’action, s’assure de s’opposer mais avec une pleine approbation, de ma part par la fin !
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