Ville

La ville, comme tous les lieux, est un symbole féminin. Mais la ville effrayante, celle des cauchemars, dont on ne peut pas sortir, dans laquelle on se perd, est aussi une image de notre intellect envahissant.

La ville d’autrefois

La ville d’autrefois, c’est toujours celle d’hier, indépendamment du jour. Pour certains, elle est restée celle de Jacques Tati, la vieille ville qui s’oppose à la modernité de la maison de banlieue dans Mon oncle. Pour d’autres, la ville d’autrefois prend des tonalités très personnelles.

Car la ville d’hier est toujours rassurante, et jamais la même en fonction du rêveur.

C’est une ville maternelle. Une ville où l’on se sent bien, dans laquelle il fait bon vivre.

La ville moderne

A l’inverse, la ville moderne est la ville cauchemardesque, où l’on se perd, où les dangers nous menacent, une ville régit par des règles innombrables et surveillée par des policiers inquiétants, une ville dans laquelle on se perd, comme on se perd dans nos constructions intellectuelles.

C’est alors une ville à l’image de notre intellect, lui aussi conditionné par les exigences de la modernité. La ville s’est développée jusqu’à devenir monstrueuse pour s’adapter aux besoins d’une économie toujours plus puissante, qui finit par justifier tous les sacrifices. De la même façon, l’intellect a pris une place dominante (qu’il n’avait pas autrefois, et qu’il n’a toujours pas chez certains peuples, de plus en plus isolés c’est vrai) pour pouvoir s’adapter à des demandes toujours plus nombreuses, répondre à des exigences parfois contre-natures.

Sortir de cette ville moderne devient alors un casse-tête. Dans le rêve, cette obsession de sortir de la ville pour retrouver un lieu de vie un peu plus naturel montre également le besoin de sortir de l’intellect, de nos réflexes récents, pour retrouver le souffle de vie porté par l’inconscient.

Le centre de la ville

Rechercher le centre ville, c’est rechercher le centre de son être, son Soi.

Par exemple, chercher une place, ou se trouver au centre d’une place ronde, dans une ville inconnue.

Cette quête du centre prend ici le même sens que le besoin de s’évader de cette ville tentaculaire : retrouver son centre, échapper à l’intellect qui a pris toute la place et interdit tout espace de liberté, revenir à sa nature profondément humaine, à son Soi.